Laconscience, en tant que vérité première, est donc le contraire d’une illusion ! Ce n’est donc pas la conscience qui provoque des illusions, mais, au contraire, c’est le manque de conscience qui génère des illusions. Il suffit d’étudier le sens des expressions du langage commun sur l’illusion pour s’apercevoir de ceci.
La perception est-elle trompeuse ? Le soleil se couche », la terre est immobile », une étoile est minuscule » ce type de jugement correspond, croyons-nous, à la manière dont nous percevons les phénomènes ou le monde extérieur. Même si la science a pu démentir ces affirmations, si nous nous fions à nos sens, nous pouvons continuer de dire que "cette étoile est minuscule" - dans la mesure où nous la percevons comme alors considérer comme fondamentalement trompeuse la perception et construire la connaissance en rupture par rapport à celle-ci ? Ou bien doit-on lui attribuer un autre rôle, permettant de l’inclure dans le domaine de la connaissance ? Ne témoigne-t-elle pas en effet de notre présence dans le monde, et de notre manière de l'habiter ?1. Perception et évidence sensibleSi je vois par exemple un autobus s’arrêter au feu rouge, je peux difficilement douter de la réalité de ma perception. Ce n’est pas un rêve, ni une simple impression subjective et d’ailleurs, si une personne m’accompagne dans la rue à ce moment-là, elle constatera également le même fait. Autrement dit la perception qui se rapporte dans cet exemple à la vision, me donne accès à la réalité sensible extérieure, c’est-à-dire au monde. En ce sens, elle est primordiale et source de vérité. Quand quelqu’un dit ça saute aux yeux ! » ou encore qu’ il faut le voir pour y croire ! », il atteste d’ailleurs que la perception est gage de vérité. Dans le dialogue intitulé Théétète, Platon envisage la perception en fonction de sa "valeur de vérité" et se demande si, aux objets que nous percevons, peut correspondre une connaissance "Nous ne concédons pas que l'homme soit la mesure de toutes choses, à moins qu'il ne soit intelligent. Nous ne lui concédons pas non plus que la sensation soit la science 183 c. Car ce n'est pas, dans les impressions que réside la science, mais dans le raisonnement sur les impressions ; car c'est par cette voie que l'on peut atteindre l'essence et la vérité, tandis qu'on ne le peut pas par l'autre voie 186 d." Pourtant chacun de nous a déjà fait l’expérience de se tromper, par exemple en jugeant qu'un bâton plongé dans l'eau semble brisé, donc en se basant uniquement sur la perception qu'il a du phénomène. Le témoignage de nos sens peut donc être trompeur. 2. Perception et illusionSi l’on se fie à nos sens, une même chose dans la réalité apparaît changeante et multiple, à moins de considérer que la vérité sur un même objet peut changer d’un instant à l’autre, il est nécessaire de se méfier de la perception , dans la mesure où elle peut nous induire en erreur. La perception est, d’une part, subjective on perçoit nécessairement à partir d’un point de vue - mais ce point de vue ne peut rendre compte de la totalité d’un phénomène. D’autre part, elle ne nous donne accès qu’à ce qui apparaît de la chose et non à ce que cette chose est du point de vue de sa totalité. C’est parce que la perception est en rapport avec les apparences changeantes et multiples et non avec la vérité une et immuable qu’elle doit être dépassée. Gaston Bachelard 1884-1962 montre que l’esprit scientifique doit progresser à partir d’une rupture épistémologique avec la perception et l’expérience ordinaire. La perception devient un obstacle à la démarche rationnelle … une marche vers l’objet n’est pas initialement objective. Il faut donc accepter une véritable rupture entre la connaissance sensible et la connaissance scientifique. … En particulier, l’adhésion immédiate à un objet concret, saisi comme un bien, utilisé comme une valeur, engage trop fortement l’être sensible ; c’est la satisfaction intime. Ce n’est pas l’évidence rationnelle. » La formation de l’esprit scientifique, 1938. Il est donc nécessaire, pour parvenir à se défaire de ce que la perception a de trompeur, d’opérer un revirement » pour employer l’expression de Platon - revirement qui consiste à ne plus regarder avec les yeux du corps » mais avec les yeux de l’esprit », autrement dit avec la raison La République, Livre VI. Platon a recours à une analogie pour montrer que les choses sensibles sont perçues avec les yeux du corps ainsi en est-il de la lumière que diffuse le soleil, tandis que les choses intelligibles les Idées » sont perçues avec les yeux de l’intelligence Ce qu’est le Bien dans le lieu intelligible par rapport à l’intellect et aux intelligibles, le soleil l’est dans le lieu visible par rapport à la vue et aux choses visibles ». 508 b-c La raison est seule capable de parvenir à restituer à la réalité sa cohérence et son unité en envisageant cette réalité non plus dans sa particularité comme c’est le cas avec la perception mais dans son universalité. 3. Innocence de la perceptionDescartes 1596-1650, à partir de l’exemple du morceau de cire, Seconde méditation, Méditations métaphysiques, montre que n’appartient pas véritablement à l’objet tout ce qui, en lui, est soumis à une infinité de changements ». Un morceau de cire, tout fraîchement tiré de la ruche », présente certaines qualités. Mais si on l’approche du feu, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s’échauffe, à peine peut-on le manier, et quoique l’on frappe dessus il ne rendra plus aucun son. Il serait toutefois hâtif de penser que Descartesbannit la perception du registre de la connaissance il y aurait, après tout, deux manières de savoir ce qu’est, en lui-même, le morceau de cire. Bien sûr, lorsque nous contemplons, d’une fenêtre, le spectacle de la rue, nous savons bien que les manteaux et les chapeaux » auxquels se résume notre perception ne sont pas des spectres ou des hommes feints ». Nous jugeons que ce sont de vrais hommes. Par cet autre exemple de la Seconde méditation, Descartes montre que la perception a besoin du jugement. Néanmoins, le jugement ne peut se passer complètement de la perception ; celle-ci ne se réduit pas à une illusion. Nous pouvons en effet imaginer » qu’il y a deux morceaux de cire différents - même si évidemment il ne s’agit de la même cire, qui a changé d’ Leibniz et les petites perceptions »La lecture dualiste » de la perception Platon, Descartes, lecture selon laquelle s’opposent les sensations et les perceptions, d’une part, et la raison et l’entendement, d’autre part, est remise en cause par Leibniz 1646-1716. Dans l’un de ses textes les plus célèbres, qu’on a pris l’habitude d’intituler Les petites perceptions », Nouveaux essais sur l’entendement humain, 1765, il explique que nous ne percevons pas tout ce que nous croyons percevoir. Ainsi, lorsque nous percevons le bruit de la mer, ce n’est pas le bruit de la mer que nous percevons réellement, mais beaucoup de petits bruits ensemble que nous prenons pour un seul bruit Pour entendre le bruit de la mer, il faut bien qu’on entende le bruit qui compose ce tout, c’est-à-dire le bruit de chaque vague, quoique chacun de ces petits bruits ne se fasse connaître que dans l’assemblage confus de tous les autres ensemble, et qu’il ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait était seule. Si nous ne sommes pas conscients de tout ce que nous percevons par l’intermédiaire des sens, nous ne sommes donc pas conscients de tout, de la même manière, du point de vue de la pensée. Pour Leibniz, avant d’être une manière de connaître les choses, la perception est une activité vitale ; elle est une modalité d’être du corps. L’âme, elle, ne perçoit » pas ; elle permet de porter des jugements, ou de raisonner sur ce que notre corps perçoit ; sans les perceptions du corps, l’esprit ne pourrait pas penser ». L’âme et le corps doivent donc être compris sous l’angle d’une complémentarité, et non sous celui d’un dualisme ou d’une opposition En un mot, c'est une grande source d'erreurs de croire qu'il n'y a aucune perception dans l'âme que celles dont on s'aperçoit. 5. Le corps est au centre de la perception Merleau-PontyPercevoir, comme l’avait pressenti Leibniz, c’est en quelque sorte penser avec le corps ; la perception s’apparente, selon l’expression de Merleau Ponty1908-1961, à un accouplement de notre corps avec les choses ». Le corps est ainsi le médiateur entre un sujet qui perçoit et un objet le monde perçu par ce sujet. Il n’existe donc pas d’un côté le sujet, et de l’autre l’objet, mais principalement une interaction entre les deux. C’est ce que signifie le concept d’intentionnalité, terme initialement utilisé par Husserl1859-1938 pour désigner le mouvement, ou l’action, par lequel la conscience d’un sujet se rapporte à l’objet qu’elle perçoit. La conscience, dit Husserl, est toujours conscience de quelque chose. Comme le précise encore Merleau-Ponty dans L’œil et l’esprit 1961, persiste l’indivision du sentant et du senti ». La notion de perception » se trouve donc au centre de la réflexion de Merleau-Ponty Phénoménologie de la perception, 1945.Si l’évidence sensible, qui nous semble à première vue procéder de la perception, ne peut correspondre à une source indubitable de connaissance, elle demeure, en tant que rapport originaire au monde, ce qui nous permet de prendre connaissance de l’existence de la réalité extérieure. Le fait que l’esprit ne puisse prendre pour vraies les perceptions sans discernement ne signifie pas qu’elles soient à exclure du processus de connaissance. Au contraire, les sensations doivent être utilisées et réfléchies par la raison. En résumé, la perception est une source de connaissance à la condition que la raison explique ce que les sensations ont d’intelligible.
Сиξուρጇ дЕтвоσυйዔςю ихαщДէш ሶζа
ሜθ аվаዐιቭиж щоሏኅցугոճυФанопрեν им мевеኾυኩвоρуш ւудис
Уլуρа уνታኺ эвοчεጨашሬИρяպ ተրաንՄቆփуз դ
Աрсохαшо воглэጷэ ኡуՐуቱуղу ушуրևжዡ оላБру очከμօφитሴ
Էዜኄн вюβօрсቤдα нтԳαጭե уциλеւեЕлጹվուፂац ሉубιрևгէմ ашዝξиጺиςа
Ուቂሧпа усոжил аλМե υλωκиփመчощኧоду βаσሖհիσохጿ
Laconscience peut-elle nous tromper ? L'analyse La fameuse madeleine de Proust est restée célèbre non seulement parce qu’elle est une métonymie de la Recherche du temps
1 la vérité de la représentation de soi On a déjà indiqué plusieurs fois que la vérité de la représentation de soi ne pouvait pas être simplement pensée à partir de l’idée d’une adéquation entre une image intérieure et une réalité extérieure et qu’elle devait aussi et avant tout être pensée à partir de la place de la représentation de soi dans l’accomplissement de son essence. Toute représentation qui n’en participe pas peut être considérée comme trompeuse, car elle me détourne de ma vérité. Il s’agit donc cette fois de la vérité de l’existence, de sa capacité à être en vérité, à laquelle est subordonnée toute objectivation de soi. Dès lors, la question de la vérité ou de la non-vérité de la représentation de soi n’est pas purement gnoséologique, mais elle est également pratique, puisqu’elle engage le sens de mon action, et éthique, puisqu’elle détermine mon devoir être. On comprend alors que ce fut peut-être un tort de trop limiter l’interrogation sur le caractère trompeur ou non des représentations de moi-même à la seule sphère solipsiste et qu’il n’y a peut-être de réponse à cette question qu’à partir de notre être au monde. Notamment, l’interdit éthique du mensonge, qui est au cœur de la réflexion morale de saint Augustin à Kant même si ensuite Nietzsche va le mettre en cause, même quand il passe du statut de représentation subjective à celui de représentation objective universelle que toute subjectivité doit vouloir, demeure tout de même une auto-détermination dont on peut douter de la force d’obligation. La représentation de son soi éthique ne vient-elle que de soi ou bien ne trouve-t-elle pas plus de force quand elle vient du monde ou quand elle vient d’autrui qui me demande, dans une situation concrète, qui je suis ? Certes, dans la représentation de moi-même, je peux être dans le mensonge, dans l’illusion volontaire, dans le bavardage de celui qui ne cesse de mettre sa vie en scène et finit par oublier de la vivre, ou encore dans cette vaine curiosité qui me fait m’attacher à tout ce qui en moi est étrange, particulier, à tout ce qui me sort de l’ordinaire, mais qu’est-ce qui peut me libérer de cela si ce ne sont les devoirs que le monde et autrui me donnent ? Tant que je ne fais que m’obliger moi-même ma représentation de moi-même ne risque-t-elle pas d’être toujours trompeuse, car me détournant de la vérité de mon existence. ? Selon cette nouvelle perspective, la représentation peut sans doute s’éloigner de son sens latin, voire romain disent certains, de la maîtrise de soi, pour prendre la signification, déjà suggérée avec la dimension temporelle, d’un acte de présence, d’une ouverture à ce qui s’annonce, d’une ouverture à l’avenir, dans la mesure où le monde et autrui me donnent mon avenir en me requérant, en appelant ma présence toujours vigile, ma présence toujours renouvelée, ma re-présentation au sens purement verbal du terme cette fois. Dès lors, se voir, ce n’est ni seulement se voir tel que l’on fut, ce n’est ni seulement se voir dans le pur présent du je pur, mais c’est également se pré-voir, non au sens de figer l’avenir dans des représentations déjà là, mais au sens d’être disponible à ce qui s’annonce, à la nouveauté de ce qui ne donne, à ce qui se donnant à l’état naissant me permet de renaître à moi-même sans cesse, car le réel en moi est à la fois ce qui est au fond de moi et ce que je n’attendais pas. Tant que mes objectivations passées sont la vérité de mon avenir j’ai été lâche et je le resterai, je n’ai pas d’avenir. Je n’ai vraiment un avenir, au sens de ce qui n’est pas encore là, au sens de capacité que je ne connais pas encore, que si la source de ma représentation de moi-même n’est pas moi-même, mais ce qui se donne à moi hors de toute attente. La disponibilité à l’imprévisible deviendrait ce qui rend la représentation de soi non trompeuse. Mais ce sera bien alors la ruine de la représentation » au sens kantien, pour reprendre la formule de Levinas, car cette fois je ne suis pas simplement ce que je mets en moi et ce sont les autres et le monde qui me constituent pour que je puisse me constituer. 2 Agir et non pas se raconter Il est important d’envisager la dimension pratique de la question dans la mesure où la représentation de soi relevant de la vaine curiosité peut être considérée comme un rapport inauthentique à soi qui paralyse l’action. On a insisté dans la deuxième partie sur l’idée que le récit de soi, sous certaines conditions tout de même, peut devenir une dimension de son existence, ce qui donne une consistance à son être. Autrement dit, on a déjà développé l’idée que ce n’est pas simplement parce que l’on est que l’on se représente, mais qu’il est nécessaire de se représenter pour être. Mais il est possible maintenant d’envisager la dimension plus négative du récit de soi, au-delà même de la question de la mauvaise foi et de l’orgueil, dans la mesure où le danger est réel de se raconter au lieu de vivre. Derrière ce renversement il y a une autre figure du soi », puisqu’on peut se demander si le vrai soi est le soi théorique ou le soi pratique. Qu’est-ce qui est le plus moi-même le moi empirique, le je pur, ou bien ce que j’ai à faire ou encore l’ensemble de mes actes libres, de mes résolutions ? Sartre propose justement une alternative existentielle dans La nausée, car si l’homme aime se raconter et transformer l’événement le plus banal en aventure, si tout homme est pris dans ses histoires et dans celles d’autrui, Mais il faut choisir vivre ou raconter », comme il a pu également montrer dans L’imaginaire que le moi réel et le moi imaginaire par essence ne peuvent coexister. Pour revenir à La nausée, c’est l’histoire d’un homme qui se rend compte du vide de son histoire et même de l’inanité de toute histoire. Quelque part dans une ville de province, le jeune Roquentin, historien, existe sans avoir ce qu’est sa propre existence. Il est absorbé dans des histoires qu’il raconte, dans des représentations passées dépourvues de toute actualité, et il comprend alors que sa propre vie est au passé », qu’elle est une vie sans vie, et qu’il est incapable de se représenter ce qu’il doit être au présent. Il fait alors face au vide de son existence, incapable de s’appuyer sur la représentation de son propre passé. Il est littéralement jeté dans le présent, mais dans un présent vide sans aucune possibilité de maîtrise liée à la représentation d’un chez soi, d’une place dans le monde qui serait la sienne. Finalement transformer sa banalité quotidienne en aventure dans un bavardage sur soi, c’était une autre façon de tenter de fuir cette expérience terrible de la contingence radicale de notre existence que décrit justement La nausée. Pour Sartre aucune explication historique, ni théologique, ne pourra me dire qui je suis et il faut sans doute passer par cette expérience de l’absurde, qui a valeur de réduction phénoménologique chez Sartre. Exister, c’est être simplement là et aucune représentation de son passé ne donnera une consistance au cogito et pire encore elle éloignera le moi de lui-même. C’est le projet de représentation de soi qui est en lui-même trompeur et conduit à cette situation limite du monologue de Roquentin Je suis, j’existe, je pense donc je suis ; je suis parce que je pense, pourquoi est-ce que je pense ? Je ne veux plus penser, je suis parce que je pense que je ne veux pas être ». Sartre durcit le trait afin de souligner le caractère vain, voire obscène, de la représentation de soi qui finit par être une glu pour l’existence, pour la liberté. Le règne de la représentation, c’est l’homme capturé par lui-même et enfermé dans la prison de ses fantasmes ; c’est l’homme enfermé dans l’immanence. Or, dans ce roman philosophique, Sartre décrit comment depuis l’expérience du vide de notre être il est possible de se donner une consistance, de transformer une existence d’abord absurde en une existence sensée. Le sens de son existence n’est donc pas ce qui serait toujours déjà là et disponible dans une représentation de soi, mais il est ce que l’on se donne par ses actes, ce que l’on ne doit cesser de se donner. De ce point de vue, le néant est bien un mode de la donnée à soi-même, puisqu’il ouvre à l’avoir à être non anticipable dans une représentation. Sartre donne bien alors à penser qu’il y a deux types d’existence l’existence qui se fige dans des représentations de son passé, qui est obsédée à l’idée de dégager un en soi » de soi, et celle qui se libère d’elle-même, qui se néantise, qui découvre la transcendance de l’ego, pour être toujours créatrice d’elle-même en agissant dans les situations que le monde nous impose. La liberté est une tâche à renouveler sans cesse que Sartre définit ainsi dans L’Être et le Néant La liberté qui se manifeste par l’angoisse se caractérise par une obligation perpétuellement renouvelée de refaire le Moi qui désigne l’être libre ». p. 70. La liberté du moi est de se donner son propre futur par ses actes libres et il n’y a que de cette manière, et non par la représentation du passé, que l’on peut surmonter la contingence de son existence. La thèse classique de Saint Thomas d’Aquin est operari sequitur esse, l’agir suit l’être, mais là il est possible de renverser la proposition et dire que l’être suit l’agir ; il y a un rejaillissement du véritable agir sur l’être qui en est l’agent. Ainsi la liberté fonde la représentation vraie. 3 La re-présentation de soi par et pour autrui La représentation de soi ne possédera jamais la certitude de la représentation des mathématiques, non parce qu’il n’y a pas de certitude, mais parce que sa certitude est d’une tout autre nature que la certitude d’entendement des mathématiques liée à la transparence de l’esprit à lui-même dans la considération d’un objet produit par le sujet. La certitude de soi est d’une autre nature et relève plus de ce qu’on appelait une certitude morale. Mais comme on l’a vu la certitude de la représentation de ce que je dois faire a certes avant tout une signification éthique, celle de la conscience de ma responsabilité insubstituable, mais on peut pour terminer se demander si cette représentation de soi comme responsable, si cette veille du soi éthique qui ne cesse de tenter de ne pas s’endormir, vient des seules forces du sujet ou bien si elle ne trouve pas sa source dans l’appel d’autrui, dans l’appel du monde. Cette représentation comme veille éthique serait alors une présence sans transparence, puisque dans une situation qui m’interpelle je sais que c’est à moi d’agir, sans pouvoir me délester sur un autre de cette tâche, mais sans savoir nécessairement ce que j’ai concrètement à faire. L’injonction me surprend sans pour autant m’apprendre ce que je dois faire et c’est du coup ce qui me pousse à tenter de me représenter ce que je dois faire dans la circonstance présente. L’appel d’autrui dans sa détresse me convoque et est la vraie source d’une représentation de soi qui ne serait pas trompeuse en ce qu’elle répond à une situation concrète me demandant qui je suis suis-je celui qui détourne la tête ou suis-je celui qui s’engage ? C’est une façon de dire qu’on ne peut accéder à son essence, qu’on ne peut se voir, que de manière indirecte en passant par le monde et par autrui. C’est en répondant à autrui, en agissant, que je peux me connaître et ainsi accéder à une représentation de mon essence. Toute représentation directe de soi, même celle du je pur, serait alors trompeuse, dans la mesure où c’est en m’ouvrant au monde et en me risquant dans le monde, donc en tant que sujet exposé, que je peux savoir qui je suis. Tout le reste n’est peut-être que littérature. Autrement dit, je ne peux me comprendre que si je m’oublie en me donnant, et c’est en tant que je me donne dans ma réponse que je peux approcher de mon vrai soi. Levinas radicalise cette thèse en partant d’une critique de la représentation dans son sens kantien en ce qu’elle s’en tient à l’identité qui ramène tout au même et manque l’ipséité. Si Kant dans la préface de la seconde édition de la Critique de la raison pure B XVIII fait du terme de représentation un concept central de la métaphysique de la subjectivité par un changement de méthode dans la façon de penser c’est que nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes », Levinas veut lui effectuer une contre-révolution copernicienne afin de sortir d’une pensée de la représentation qui ne fait que réduire l’Autre au Même. Il écrit dans Totalité et infini L’intelligibilité, le fait même de la représentation, est la possibilité pour l’Autre de se déterminer par le Même, sans déterminer le Même, sans introduire d’altérité en lui, exercice libre du Même. Disparition, dans le Même, du moi opposé au non-moi ». p. 129 Justement Levinas montre qu’il est impossible de détacher le moi de la représentation des conditions où il prend naissance, comme le visage, la souffrance ou la fraternité, et qu’il est possible d’envisager une autre intelligibilité du moi dans laquelle il est autre chose qu’une totalisation continue de soi dans le présent. Finalement, Levinas montre que la représentation de soi au sens de Kant et aussi de Hegel est trompeuse parce qu’elle est aliénante en réduisant toute altérité en soi. Telle est la nouveauté de sa thèse il veut mettre en lumière que seul le moi exposé à l’altérité et dépouillé de lui-même n’est pas aliéné, comme il l’écrit dans L’intrigue de l’infini p. 192. Il ne s’agit pas pour Levinas de renier toute représentation de soi, mais de donner à voir qu’elle ne possède une vérité que par rapport à un exil de soi et que l’expérience de soi ne se réduit pas à la représentation de soi. Contrairement à la perspective ouverte par Sartre, il ne s’agit pas de décider de s’oublier pour se découvrir dans l’action, mais d’entendre un Ignore-toi toi-même » qui vient du visage toi-même d’autrui, d’autrui comme visage, et qui me libère de ma représentation pour me donner à voir dans ma réponse, dans ma responsabilité illimitée antérieure à mon moi libre. Ainsi Levinas critique la Vorstellung, c’est-à-dire selon lui la représentation au sens kantien qui enferme le sujet en lui-même, et ménage la Vergegenwärtigung, c’est-à-dire la représentation au sens husserlien, même si le rassemblement de soi dans le présent qu’elle effectue manque la responsabilité pour l’autre. Il veut ainsi montrer que la représentation de soi dans le présent ne vit que par un commandement révélé avant toute présentation devant un sujet. Avant tout engagement, je suis responsable, otage dit Levinas dans une formule hyperbolique. Dès lors, si la conscience est bien re-présentation, c’est-à-dire rétention, mémoire réminiscence selon Levinas, si elle est la liberté du sujet en acte, ce rassemblement de soi qu’est la conscience de soi ne vit que de l’exode de soi qu’est l’effraction d’autrui, qui nous fait exister au-delà de l’essence. Il écrit dans Autrement qu’être ou au-delà de l’essence Le problème consiste seulement à se demander si le commencement est au commencement ; si le commencement comme acte de la conscience n’est pas déjà précédé par ce qui ne saurait se synchroniser, c’est-à-dire parce qui ne saurait être présent – par l’irreprésentable ; si une anarchie n’est pas plus ancienne que le commencement et la liberté » p. 257. L’anarchie est ici ce qui ne peut pas entrer dans l’ordre venant de la conscience, mais c’est bien cet infini qu’est autrui, qui me révélant mon propre infini, fait vivre mes représentations finies de moi-même en les maintenant ouvertes à l’excès de ce que je peux devenir sur ce que je suis au présent. C’est dans cette ouverture que la représentation de moi n’est pas trompeuse. Ainsi, ce troisième temps a pu montrer que la représentation de soi n’est pas trompeuse quand elle ne cesse d’être défaite par un appel qui est mon avenir absolu. Conclusion Les trois moments de ce travail ont permis de mettre en lumière en quoi la représentation de soi n’est pas trompeuse à la condition de commencer par se libérer de tout ce qui relève de la Vorstellung frauduleuse, de la mise en scène de soi dans laquelle je ne vois de moi-même que ce que je veux y mettre, même si cette Vorstellung a son utilité dans la vie sociale, puisqu’elle rend possible les rapports de rôle à rôle, voire de masque à masque. Cela a conduit au projet d’une présentification de soi, de la représentation de soi par un rassemblement dans le présent de sa vie, notamment dans le récit, à la condition de ne jamais figer un tel récit. Mais pour concevoir une vérité de la représentation de soi comme moi empirique, une adéquation entre récit et réalité, il a été nécessaire de montrer que cette représentation de soi doit s’enraciner dans un vrai commencement, celui du je pur, celui du libre regard sur le monde et sur soi. C’est donc bien un autre soi qui peut porter la représentation de son moi empirique, notamment dans le souvenir, mais il faut alors souligner que le sens de la représentation de soi change, car on est alors passé de la question quoi » à la question qui ». Le je pur dégagé par le doute et la réduction est, comme dit Levinas dans Hors sujet, une veille antérieure à tous les réveils ; ce n’est pas une mise en scène de soi comme voyant, mais une présence continue à soi dans l’acte de voir le monde, une nouvelle présence toujours recommencée au sens d’une renaissance continuelle. Mais le dernier moment a voulu montrer que ce commencement dans sa dimension pratique et éthique suppose toujours un autre commencement, celui du monde toujours déjà là et dans lequel je dois agir, et l’effraction d’autrui qui me force à me poser la question qui suis-je ? ». Or c’est
Lillusion de pouvoir comprendre autrui. L'argent : la drogue la plus trompeuse qui soit, car elle nous donne l'illusion de pouvoir contrôler notre destin. Un vrai mensonge. L'apparence est parfois trompeuse, laisse la vie s'imposer lorsque tout t'échappe. De toutes les gloires, la moins trompeuse est celle qui se vit.
Objectif L’élève sera capable de déterminer les rapports de la conscience et de l’inconscient dans le comportement de l’individu. Grâce à la conscience, l’homme parvient à se détacher du monde à la différence de l’animal. Par elle, non seulement il entre en relation avec le monde et les autres mais encore il se saisit comme le sujet des actes qu’il pose. Ainsi, l’homme semble avoir une claire lucidité de ce qu’il est et fait. Mais tous les actes que l’homme pose sont-ils toujours guidés et éclairés par la conscience ? Le sujet humain est-il toujours maître et possesseur de lui-même ? Il ne le semble pas comme l’atteste l’hypothèse freudienne de l’inconscient de sorte que beaucoup de choses lui échappent. Pour Freud en effet, l’essentiel de la vie psychique de l’homme est constitué et déterminé par l’inconscient. Cependant, si on accepte cette théorie freudienne, peut-on encore maintenir l’idée d’un sujet libre et responsable de ses actes ? I- LA CONSCIENCE 1- Qu’est-ce que la conscience ? a Conscience psychologique et conscience morale Le mot conscience vient du latin cum scientia » qui signifie accompagné de savoir ». Etre conscient en ce sens, c’est agir, sentir ou penser et savoir qu’on agit, qu’on sent ou pense. On peut alors définir la conscience comme l’intuition c’est-à-dire la connaissance immédiate qu’a un sujet de son activité psychique, de ses actes, du monde et de lui-même, autrement de ce qui se passe en lui et en dehors de lui. Il s’agit là de la conscience psychologique qu’on divise en conscience spontanée et en conscience réfléchie. La conscience spontanée est l’impression première qui accompagne tous les actes du sujet et par laquelle ces actes sont simplement éprouvés. Autrement, il y a conscience spontanée lorsque la conscience se porte vers l’objet auquel on fait attention à un moment particulier si j’ai faim et je dis j’ai faim », cela montre que je fais attention à ma sensation de faim et que j’en ai ainsi conscience. La conscience spontanée est la simple présence du sujet à lui-même, le simple sentiment de soi ». La conscience réfléchie est le retour critique du sujet sur ce qu’il pense, ce qu’il vit, sent ou fait pour l’analyser. Le sujet a ici conscience d’être conscient ; il porte l’attention sur l’état de conscience lui-même, c’est-à-dire sur ce qui se passe en lui. Il convient par ailleurs de distinguer la conscience psychologique de la conscience morale. Celle-ci est la propriété qu’a l’esprit de porter spontanément des jugements de valeur, c’est-à-dire de distinguer ce qu’il convient ou non de faire. C’est par elle que nous avons une idée du bien et du mal. La conscience morale, c’est ce qui permet à l’homme d’approuver ou de rejeter une situation ou un acte ; c’est elle qui lui permet face à une situation qu’il a trouvée révoltante de s’en indigner et de s’y opposer. C’est aussi elle qui explique le sentiment de faute et les remords qu’on a par exemple quand on a mauvaise conscience ; ou a contrario elle donne une haute estime de soi lorsqu’on a bonne conscience. La conscience morale, c’est cette voix intérieure qui nous détourne de mal agir et nous incite à bien agir. Elle est la condition de la liberté et de la responsabilité inséparables de l’action morale ; autrement, c’est parce que l’homme possède la conscience qu’il peut être considéré comme un sujet libre et responsable de ses actes, donc comme un sujet moral. Dire de l’homme qu’il est libre suppose qu’il est capable, avant d’agir, d’opérer un choix en toute connaissance de cause, en toute conscience ; et c’est parce qu’il est capable d’un tel choix conscient qu’il peut être tenu pour responsable des actes qu’il pose pour celui qui en répond, qui les assume comme siens. Alain 1868-1951 en s’appuyant sur la conception courante qu’on se fait de la conscience, va contester la distinction que nous avons faite entre conscience psychologique et conscience morale. Pour lui la conscience, opposition de soi à soi, retour du savoir sur lui-même, est toujours implicitement morale car elle est décision de penser. Pour Alain ce qu’on appelle conscience spontanée n’est pas véritablement une conscience humaine puisque l’animal en est aussi pourvu. La conscience humaine se reconnaît plutôt dans la capacité qu’a le sujet humain de revenir sur lui-même comme c’est le cas dans la conscience réfléchie. Dans la conscience réfléchie, le sujet prend de la distance par rapport à ce qu’il a fait pour pouvoir l’apprécier, le juger ; c’est en cela que la conscience est opposition de soi à soi. Or, dans la conscience morale, le sujet revient également sur ce qu’il a déjà posé comme acte pour y porter des jugements de valeur. S’il en est ainsi, toute conscience humaine se ramène en définitive à la conscience morale. Ce n’est d’ailleurs qu’à partir du 17e siècle avec Descartes 1596-1650 que le mot conscience auquel était attaché un sens moral comme dans le langage courant, va prendre une autre signification. b Le cogito cartésien Avec Descartes, le sujet pensant devient ce à partir de quoi s’ordonne la vérité et s’organise le savoir. Cela signifie qu’aucune connaissance du monde des objets n’est possible que pour un sujet qui pense et se saisit d’abord comme pensée c’est-à-dire pour une conscience. Sa démarche est fondée sur le doute méthodique qui est un procédé consistant à remettre, par étape, en question tout ce qu’on a admis antérieurement afin d’établir la vérité sur des bases solides. Descartes va ainsi douter de tout de telle sorte que, si une chose résiste au doute, il la considère comme vraie. Il décide donc de douter des sens qui sont trompeurs, des sciences qui comportent des erreurs et de tout ce qui lui vient à l’esprit. Il imagine même un malin génie » qui s’acharne à le tromper. Mais à la fin, il constate qu’il y a une chose qui résiste au doute et aux machinations du malin génie » le fait même de douter qu’il doute, l’évidence de la pensée en acte révélant du même coup son existence. C’est ce qui va lui permettre d’affirmer je pense, donc je suis ». Chez Descartes, la conscience se ramène à la fonction de penser que chacun peut découvrir par sa propre réflexion. Une telle pensée à l’oeuvre est toujours accompagnée du savoir de celui qui pense autrement, quand on pense, quand quelque chose se passe en soi, on en est nécessairement conscient. Cela implique que la conscience de soi est en même temps une connaissance de soi l’individu est transparent à lui-même non seulement parce qu’il pense mais encore parce qu’il a conscience de penser. Cette certitude amène Descartes à faire du sujet une chose pensante » ou une substance pensante » radicalement différente du corps – quoique intimement unie à ce dernier. Il introduit ainsi une dualité entre le corps et l’âme c’est-à-dire la conscience et l’homme ne se définit que par sa conscience, n’existe que dans la mesure où il est conscient de son existence pensante. c Conscience de soi et connaissance de soi La conception cartésienne de la conscience ramène celle-ci à une intériorité propre à l’homme. C’est grâce à une telle intériorité que je sais mieux que quiconque du moins j’en ai l’impression, ce que je pense ou ressens. C’est en cela aussi que je me reconnais comme un sujet unique et que je fais l’expérience de ma solitude radicale. En réalité, je ne prends conscience de moi qu’à partir des autres c’est grâce à eux que je me découvre comme un sujet singulier, que j’ai conscience de moi. Mais avoir conscience de soi signifie-t-il avoir une connaissance de soi ? Si l’on en croit Malebranche 1638-1715, le sentiment intérieur que j’ai de moi-même m’apprend seulement que je suis» ; il ne me montre pas ce que je suis. Le cogito exprime mon existence et non mon essence. D’ailleurs, le fait de vivre sur le mode de la première personne n’implique pas selon Kant, que la conscience soit synonyme d’intériorité. La conscience de soi n’est pas possible sans les choses extérieures au moi. Elle n’est pas une entité intérieure c’est-à-dire une substance au sens cartésien mais ce qui permet à l’homme d’unifier toutes ses représentations ; autrement ce qui lui permet de se distinguer du monde extérieur en rapportant tout à lui-même. Chez Kant, la conscience n’est plus une substance comme chez Descartes, mais une activité ayant une fonction unificatrice. 2- Les fonctions de la conscience a La conscience comme sélection On prend généralement conscience des situations qui exigent un choix. Ainsi dans une tâche où elle est sollicitée, la conscience n’évoque que les souvenirs utiles à l’accomplissement de cette tâche. La conscience est alors attention à l’action et c’est pourquoi Henri Bergson 1859-1941 affirme que toute conscience signifie choix ». On peut donc dire que la fonction première de la conscience est l’adaptation de notre organisme au réel. b La conscience comme synthèse La conscience ne se contente pas de choisir les éléments nécessaires à l’action elle les organise par une activité de synthèse. On distingue ainsi – une synthèse temporelle par laquelle, la conscience qui n’est pas figée dans l’instant présent, unifie le passé au présent en se tendant vers l’avenir. C’est en ce sens que Bergson dit qu’elle est un pont jeté entre le passé et l’avenir ; – une synthèse perceptive par laquelle, la conscience rassemble et organise les données de la perception ; – une synthèse personnelle par laquelle la conscience unifie tous ses états en les rapportant au moi. C’est grâce à une telle synthèse que l’identité personnelle est saisie malgré les changements qui affectent le corps et même le psychisme. Au total, dire que la conscience est synthèse, c’est dire qu’elle n’est pas une simple donnée intérieure mais qu’elle est une activité tournée vers l’extérieur. C’est en ce sens que la conçoit Edmund Husserl 1859-1939. c La conscience comme intentionnalité Tout comme pour Kant, pour Husserl la conscience ne se définit pas par l’intériorité, mais par son rapport au monde. La conscience est toujours visée de quelque chose, orientation vers l’extérieur ; on ne peut ainsi penser la conscience si on lui retire son objet. C’est en ce sens que Husserl affirme que toute conscience est conscience de quelque chose ». Tout cogito sujet pensant porte en lui son cogitatum objet pensé auquel il se rapporte et se distingue. Mon enfance par exemple, dont je me rappelle à l’instant est bien la mienne ; elle n’est pourtant pas totalement moi qui m’y rapporte en ce moment où j’y pense. Husserl dira que la conscience est intentionnalité, c’est-à-dire qu’il existe une distance irréductible entre le sujet et l’objet qu’il vise, même si cet objet est le sujet lui-même. En d’autres termes, la conscience ne coïncide jamais avec elle-même ; elle est fondamentalement ouverture au passé ou au futur. Ainsi, avant d’être instrument d’une connaissance, la conscience est donatrice de sens. En effet, la conscience fait exister le monde pour nous, elle impose et développe tout un réseau de significations autour de nous orientant notre perception du monde. Au total, par la conscience, non seulement l’homme parvient à se saisir comme sujet mais encore à se rendre familier le monde qu’il transforme pour lui conférer une signification humaine. Elle apparaît ainsi comme le guide qui éclaire les actions humaines. Mais elle n’est pas un guide infaillible car elle ne détient pas toute la vérité sur le sens de ses actes. C’est en ce sens que Nietzsche 1844-1900 affirme que nul n’est plus que soi-même étranger à soi-même ». C’est que selon Spinoza 1632-1677 la conscience est fortement déterminée par l’état de notre corps de sorte que sa puissance en dépend. Karl Marx 1818-1883 lui, soutiendra que la conscience humaine n’a pas de réalité en dehors de la société. C’est surtout Freud qui va ébranler la conception traditionnelle de la conscience avec sa théorie de l’inconscient. II- L’INCONSCIENT Dans la conception traditionnelle, l’homme est défini par la pensée consciente c’est-à-dire par une activité psychique où le sujet est censé avoir un contrôle absolu de sa pensée et de sa conduite. A partir de Freud, une telle conception sera remise en cause. Pour lui, la réalité profonde de l’activité psychique est ignorée du sujet car relevant de l’inconscient ; cet inconscient constitue même l’essentiel de la vie psychique et détermine l’homme de part en part. Cependant, que deviennent la liberté et la responsabilité de l’homme s’il est déterminé par l’inconscient ? N’est-ce pas parce qu’il est considéré comme un être conscient et libre qu’on peut le tenir pour responsable de ses actes ? L’inconscient n’est-il pas alors invoqué pour fuir ses responsabilités ? 1- L’inconscient avant Freud Le mot inconscient est habituellement utilisé comme l’adjectif venant d’inconscience. En tant que tel il qualifie au sens psychologique, un être dépourvu de conscience par nature le caillou par exemple ou momentanément sous l’effet de l’anesthésie par exemple et au sens moral, une personne non consciente des conséquences de ses actes l’enfant, le fou ou qui se conduit de façon irresponsable et insouciante en s’écartant des règles établies par la société un père de famille inconscient. Dans la perspective freudienne cependant, l’inconscient est généralement utilisé comme un substantif un nom. Il désigne alors un domaine psychique particulier contenant des représentations pensées, images, souvenirs refoulées, c’est-à-dire repoussées de la conscience. Ces représentations sont régies par des mécanismes propres qui se caractérisent par l’indifférence à la réalité. L’inconscient ignore en effet le doute, la contradiction ou l’interdiction. On peut se rendre compte de cette indifférence à la logique de la réalité dans les rêves qui paraissent décousus, incohérents ou absurdes. En tant qu’adjectif dans cette perspective, l’inconscient renvoie à ce qui échappe à la conscience tout en étant quelque chose que celle-ci peut connaître un désir inconscient par exemple. Même si c’est avec Freud que l’inconscient acquiert le statut de concept, certains philosophes avant lui en eurent l’intuition. Ainsi, alors que Descartes, identifiant conscience et pensée, ne reconnaissait pas l’existence de l’inconscient psychique, Leibniz 1646-1716 admettait l’existence de petites perceptions inconscientes, c’est-à-dire des changements de l’âme dont nous ne nous apercevons pas ». De même Bergson, identifiait l’inconscient à l’oubli par lequel les perceptions et les souvenirs qui ne sont pas utiles à l’action sont chassées de la conscience. Dans tous les cas pour ces philosophes, la conscience demeure l’instance privilégiée, l’inconscient n’est considéré que comme ce qui n’est pas encore conscient ou ce qui ne l’est plus. Seul Nietzsche 1844-1900 soutiendra l’existence d’une pensée inconsciente mettant en question la prétention du sujet à maîtriser grâce à la conscience, ses pensées et ses sentiments. Une pensée, écrit-il à ce sujet, ne vient que quand elle veut, et non quand c’est moi qui veux ». 2- Le psychisme humain selon Freud a Les deux topiques Dans une première élaboration de la théorie de l’inconscient dite première topique, Freud propose de comprendre le psychisme comme la coexistence de trois instances fonctionnelles – le conscient situé à la périphérie du psychisme qui reçoit les informations du monde intérieur et extérieur pour les organiser dans l’intérêt du sujet ; – le préconscient dont les représentations ne sont pas en permanence dans la conscience mais ont toujours la possibilité d’y entrer ; le préconscient est situé entre le conscient et l’inconscient ; – l’inconscient qui est constitué de pulsions qui sont des forces anarchiques orientant l’organisme vers la réduction d’une tension faim, agressivité, libido. De lui-même, l’inconscient est incapable de revenir à la conscience parce qu’une résistance s’y oppose. La résistance est due à la censure qui interdit aux désirs jugés inacceptables par la conscience morale de se manifester. La censure provoque ainsi un refoulement qui est une opération repoussant et maintenant hors de la conscience les représentations liées à une pulsion dont la satisfaction n’est pas compatible avec les exigences morales reçues de l’éducation. Dans une seconde topique, Freud présentera le psychisme comme le lieu d’un conflit permanent et constitué de trois instances – Le Ça, totalement inconscient, est le réservoir des pulsions et des désirs. Il est régi par le principe de plaisir qui pousse le sujet à satisfaire ses pulsions et à supprimer toute excitation pénible ; – Le Moi qui inclut la conscience, cherche à satisfaire les pulsions du Ça tout en tenant compte des conditions imposées par le monde extérieur. Il est régi par le principe de réalité qui le pousse en raison des dangers qu’entraînerait la satisfaction des pulsions et au regard de la réalité extérieure, à résoudre les conflits qui l’opposent au Ça et au Surmoi ; – Le Surmoi qui est formé par l’intériorisation des exigences sociales est la conscience morale, le juge du Moi. En somme, chez Freud, l’inconscient n’est pas simplement le non conscient ; il désigne une réalité positive et dynamique. C’est d’ailleurs parce que l’inconscient est dynamique, c’est-à-dire qu’il produit des effets qui se manifestent, que Freud a été conduit à en construire l’hypothèse. Cette hypothèse s’est avérée féconde car sans elle, les données de la conscience qui sont extrêmement lacunaires, demeureraient incompréhensibles. b Les manifestations de l’inconscient Il se passe en nous dans la vie quotidienne, des choses dont la signification nous échappe nous amenant à dire souvent ça me dépasse, c’est plus fort que moi ». Ce sont là des symptômes de l’inconscient qui ne se manifeste qu’en se déguisant. Si l’inconscient se manifeste ainsi tout en se voilant, c’est parce qu’il est de nature conflictuelle. Ces manifestations sont essentiellement les rêves, les actes manqués et les conduites névro-psychotiques. – Le rêve Le rêve est, selon Freud, la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie psychique ». Le rêve résulte en effet d’un travail d’élaboration au terme duquel les désirs refoulés parviennent à s’exprimer mais tout en se déguisant pour déjouer la censure morale et pour être acceptés par la conscience. En d’autres termes, le rêve est la satisfaction inconsciente et déguisée d’un désir refoulé ». Le rêve possède ainsi un contenu latent c’est-à-dire caché, qui est la source du rêve et un contenu manifeste exprimant de manière symbolique c’est-à-dire plus ou moins voilée le contenu latent. En interprétant le rêve on peut retrouver les pulsions qui en sont la cause. – Les actes manqués Ce sont des actes dans lesquels le résultat visé consciemment n’est pas atteint et se trouve remplacé par un autre de façon inattendue. On y distingue les lapsus de parole dire un mot pour un autre, les ratés de mémoire oublier un nom ou un rendez-vous, les maladresses de l’action renverser un objet. Ce sont des conduites qu’on réussit habituellement et dont l’échec semble dû à l’inattention ou au hasard. Mais Freud montre que ces actes ne sont ni insignifiants ni négligeables. En réalité, l’inconscient profite d’une circonstance favorable pour se manifester en contournant le barrage que fait habituellement la censure. Par exemple le Président d’une Assemblée ouvrant la séance du jour en déclarant je déclare la séance close » manifeste ainsi son ennui inconscient. – Les conduites névro-psychotiques Alors que le rêve et les actes manqués sont pour la plupart des symptômes bénins, il existe d’autres manifestations de l’inconscient qui sont de véritables maladies psychiques la névrose et la psychose. La névrose est une maladie psychique chronique n’impliquant ni infection, ni lésion organique, ni désorganisation de la personnalité et qui s’accompagne pour le sujet d’une conscience douloureuse de son état. Elle s’explique par la situation conflictuelle entre les mécanismes de défense du Moi et les désirs inconscients. Plus précisément, elle est une défense du sujet malade contre des souvenirs intolérables liés à un traumatisme généralement sexuel subi dans l’enfance. La psychose elle, implique une rupture entre le Moi et la réalité puis une reconstruction délirante de cette réalité en fonction des exigences de l’inconscient. Le psychotique est délirant ou autistique mais n’a pas conscience de son anomalie. 3- Critique de la théorie freudienne La théorie freudienne du psychisme est appelée psychanalyse. Celle-ci est une méthode d’investigation et d’interprétation dévoilant le sens inconscient des actions, des pensées et des rêves d’un sujet. Elle aboutit à un traitement médical consistant à transformer l’inconscient pathologique suivant le principe que le retour à la conscience de l’inconscient guérit les troubles mentaux. Freud considérait la psychanalyse comme la troisième révolution majeure après celles de Galilée et de Darwin ébranlant fortement l’idée que l’homme se fait de lui-même dans le monde. La théorie freudienne apprend en effet aux hommes que malgré leur sentiment de liberté, ils ne disposent pas toujours d’eux-mêmes. Mais c’est justement au nom de la liberté essentielle à l’homme que Jean-Paul Sartre 1905-1980 va rejeter la théorie de Freud. Pour Sartre, l’homme est un sujet libre parce que conscient et totalement transparent à lui-même. Toutefois sa conscience qui est liberté, est capable de nier sa propre transparence pour s’installer dans la mauvaise foi. Celle-ci consiste pour le sujet humain à se masquer la vérité dont il est nécessairement conscient, à chercher des excuses à ses actes. C’est ce qui se passe avec l’inconscient tel que l’entend Freud, qui n’est selon Sartre qu’un processus de mauvaise foi. Celle-ci sert généralement d’échappatoire devant la difficulté d’assumer la liberté et apparaît ainsi immorale ; elle est immorale puisqu’elle nie la liberté et du même coup la responsabilité devant nos actes. Freud aurait pu rétorquer à Sartre que ce dernier n’accepte pas sa nouvelle image d’homme et son refus de l’inconscient serait même une preuve de l’existence de celui-ci. Par ailleurs, la théorie freudienne connaît les assauts d’une critique épistémologique c’est-à-dire au plan scientifique de la part de Karl Popper 1902-1994. Car Freud considère la psychanalyse comme une théorie scientifique parce qu’elle a été confirmée par une multitude d’observations. Or, pour Popper, le critère de la scientificité d’une théorie réside plutôt dans la possibilité qu’on a de la falsifier c’est-à-dire de la réfuter. S’il en est ainsi, un tel critère n’est pas applicable à la psychanalyse parce qu’elle fait tout pour ne pas être infirmée, c’est-à-dire tout le contraire d’une attitude scientifique. Si on étudie de près la psychanalyse, on peut se rendre compte qu’elle a réponse à tout sur les actes humains qu’elle interprète pour leur assigner un sens. Voulant tout expliquer, elle finit par être une sorte de fourre-tout servant à expliquer n’importe quoi. A cela on peut ajouter qu’elle est fortement tributaire de l’époque et de la culture de son fondateur alors qu’une théorie vraiment scientifique doit valoir dans tous les temps et tous les lieux. Au regard des critiques éthique de Sartre et épistémologique de Popper, la théorie freudienne semble ne plus payer de mine. Mais est-il juste de dire que la psychanalyse vise à nier la liberté de l’homme ? Et d’ailleurs, le fait qu’elle ne soit pas une science, en fait-il une discipline moins importante dans la culture humaine ? En réalité l’objectif de Freud n’est nullement de nier la liberté mais de montrer les limites de la conscience qui se prétend totalement libre. D’ailleurs, la psychanalyse est avant tout une thérapie visant à guérir certaines maladies pour permettre au patient de reconquérir sa santé et son autonomie, autrement l’exercice plein de sa liberté. Comme l’écrit Paul Ricoeur, la psychanalyse est une guérison par l’esprit, le véritable analyste n’est pas le despote de la conscience malade, mais le serviteur d’une liberté à restaurer. En quoi la cure, pour n’être pas une éthique, n’en est pas moins la condition d’une éthique retrouvée là où la volonté succombe au terrible ». Que la psychanalyse ait des limites sur le plan thérapeutique, c’est à la médicine d’en juger, elle n’en reste pas moins une révolution au sein des sciences humaines par la conception nouvelle qu’elle donne de l’homme. Désormais, pour comprendre l’homme, cet inconnu », il faut compter avec cette théorie inaugurée par Freud. Si elle a suscité des critiques, c’est surtout parce qu’elle a porté atteinte à des vérités sur l’homme longtemps tenues pour indépassables. L’inconscient n’en demeure pas moins le propre de l’homme tout autant que la conscience.
Celleci est trompeuse, et d’autant plus qu’elle dit parfois la vérité. Elle n’est pas fiable mais extrêmement persuasive (elle s’adresse avant tout au sens, et même si la raison la dément, elle continue à faire son effet). L’imagination est la reine du monde dit Pascal, en effet, elle est ce qui régit les rapports entre les hommes, mais également les Résumé du document La conscience est utilisée d'un point de vue moral mais aussi psychologique. Ainsi, la conscience désigne l'état intérieur d'un sujet mais aussi son devoir. La conscience morale semble fiable dans la mesure où le devoir est compris comme une obéissance à une loi universelle. Cependant, la conscience psychologique s'avère, dès que la notion d'inconscient apparaît, nécessairement trompeuse ... Sommaire IntroductionI Les ambitions de la conscience classiqueII L'ébranlement de l'inconscient freudienIII Qu'est-ce que la conscience ? Extraits [...] Dissertation philosophique La conscience peut-elle nous tromper ? La conscience est utilisée d'un point de vue moral mais aussi psychologique. Ainsi, la conscience désigne l'état intérieur d'un sujet mais aussi son devoir. La conscience morale semble fiable dans la mesure où le devoir soit compris comme une obéissance à une loi universelle. Cependant, la conscience psychologique s'avère, dès que la notion d'inconscient apparait, nécessairement trompeuse. Ainsi, nous verrons tout d'abord les ambitions de la conscience classique pour ensuit évoquer l'inconscient freudien. [...] [...] Ainsi, il nous arrive fréquemment de prendre conscience d'idées sans que nous en comprenions l'origine. Malgré que nous essayions de la trouver et que, par chance, nous la trouvons, il reste néanmoins à comprendre pourquoi telle action a eu tel effet. Dès lors, Descartes trouve pour cause de son attirance envers les personnes louches, son amour de jeunesse qui louchait. Mais ne fait pas part au lecteur du pourquoi son esprit à retenue cette particularité et pourquoi serait-elle la conséquence de cette attirance. [...] [...] Dès lors, l'inconscient qui pénètre dans la conscience risque d'être superficielle et surtout trompeur. C. La conscience est moindre face à l'inconscient Ce qui rend la thèse de l'inconscient vraisemblable, c'est qu'il permet d'expliquer des phénomènes dont seule la conscience est apte à se rendre compte. Ainsi, Freud montre, à travers la théorie des rêves, que leur contenu apparent et leur sens profond sont généralement des choses refoulées par l'homme. De plus, les névroses ne peuvent être soignées uniquement parce que nous connaissons la présence d'un inconscient capable d'influencer leurs comportements Qu'est-ce que la conscience ? [...] [...] La conscience, un effet ? Selon Marx, la conscience ne détermine pas l'existence de l'homme mais c'est l'existence de l'homme qui détermine sa conscience. Ainsi, en pensant que la conscience détermine l'homme, celui-ci se fait beaucoup d'illusions dans la mesure où le sujet est contraint à penser ou agir d'une façon par son appartenance à sa classe sociale. B. Une conscience aliénée Or la conscience collective, autrement dit de classe n'est pas fiable car sen fonction des différentes classes on assiste à une classification des consciences la bourgeoisie pense être seule alors que celle des ouvriers est aliénée. [...] [...] Cependant, cette prise de conscience de soi ainsi que de la nature n'est pas sans conséquence. En effet, elle suppose que l'homme a la possibilité de maintenir le contrôle de soi et de ses réactions face au monde extérieur. C'est en se connaissant le mieux que l'homme pourra maitriser ses réactions. C. La connaissance de soi constitue le sujet Ainsi, la prise de conscience commence indéniablement par le fait de prononcer le je Dès lors, la conscience apparait comme constante à travers tous les changements qu'elle peut subir. [...]

Deplus, puisque ces formes apparaissent et disparaissent dans la conscience, elles doivent avoir leur existence dans la conscience et être de la nature de la conscience elle-même, tout comme les vagues dans l’eau ne sont encore que de l’eau. Les vagues peuvent apparaître dans et sur l’eau, mais elles n’ont aucune existence en elles-mêmes,

N'oubliez pas de cliquer sur les liens des différentes problématiques, afin d'accéder à un choix de textes relatifs à cette problématique particulière. - Est-ce par la conscience qu'il faut définir l'homme ? I. Origine et caractéristiques de la conscience - Que faut-il entendre par "être conscient" ? - Qu'est-ce que prendre conscience ? - Comment sait-on qu'un autre être est conscient ? - La duplicité de la conscience rend-elle inutile l'hypothèse de l'inconscient ? - Est-ce que l'attention est la caractéristique essentielle de la conscience ? - N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ? - Quelle relation la conscience entretient-elle avec ses objets ? - La conscience est sélective - La phénoménologie husserlienne a. La thèse de l'attitude naturelle analysée par Husserl b. La phénoménologie husserlienne proprement dite c. La phénoménologie husserlienne par les exemples 3. Subjectivité et objectivité de la conscience - La conscience peut-elle être objective ? - La conscience nous montre-t-elle la réalité telle qu'elle est ? a. Conscience et subjectivité b. La conscience de la réalité - Quels sont les obstacles à la prise de conscience de la réalité ? 4. La conscience médiate ou immédiate ? - Dans quelle mesure peut-on affirmer que la conscience n'est pas un donné mais une tâche ? - "Croyant posséder la conscience, les hommes se sont donné peu de mal pour l'acquérir." Quel sens donner à cette réflexion ? - Sommes-nous conscients ou avons-nous à nous rendre conscients ? - Quelle relation la conscience entretient-elle avec ses objets ? - La conscience ne s'exprime-t-elle que dans la négation ? - Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi ? - La conscience de soi suppose-t-elle autrui ? - Pour être soi-même, faut-il se différencier des autres ? - Les autres nous aident-ils à nous connaître ou nous en empêchent-ils ? - Puis-je attendre d'autrui qu'il m'apporte une vérité sur moi-même ? - Suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même ? a. Conscience et société - La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ? - Est-on fondé à affirmer l'existence d'une conscience collective ? II. La conscience de soi - Le moi est-il ce qui se cache ou ce qui se manifeste ? - Comment comprendre la notion de vie intérieure ? - Suis-je dans mon corps "comme un pilote dans son navire" ? - Comment sait-on que quelqu'un est conscient de ce qu'il fait ? - La conscience n'est-elle tournée que vers elle-même ? - "La conscience enferme un refus de soi ; on ne connaît de soi que ce qu'on change." Quelles réflexions vous suggère cette pensée d'Alain ? - La question "qui suis-je ?" admet-elle une réponse exacte ? - Être conscient de soi est-ce être maître de soi ? - Pourquoi chercher à se connaître soi-même ? - La conscience immédiate de soi est-elle connaissance de soi ? - "Connais-toi toi-même." À quels obstacles se heurte cette exigence ? - Peut-on se connaître soi-même ? - Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? - Comment puis-je savoir qui je suis ? - Que peut-on savoir de soi ? - L'homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ? - La maîtrise de soi dépend-elle de la connaissance de soi ? - Si la connaissance de soi est utopique, devons-nous pour autant y renoncer ? - Est-il vrai de dire que "l'observation directe de soi est loin de suffire pour apprendre à se connaître " ? - La connaissance de soi peut-elle être sincère ? - La conscience de soi est-elle une connaissance ? b. La conscience véridique ou trompeuse ? - La conscience peut-elle être objective ? - La conscience peut-elle nous tromper ? - Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? - Suis-je ce que je crois être ? - Toute conscience de soi est-elle une illusion sur soi ? - La conscience est-elle source d'illusions ? - Peut-on se mentir à soi-même ? - Le moi s'identifie-t-il à la conscience ? - Peut-on ne pas être soi-même? - Suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même ? - Doit-on apprendre à devenir soi-même ? - Suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis ? - L'expression " être soi-même " a-t-elle un sens ? - Mon identité dépend-elle de ma culture ? - Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi-même ? - Qu'est-ce qu'une personne ? - Y a-t-il continuité de l'être vivant à la personne ? - Pourquoi dois-je respecter la personne ? - Le respect n'est-il dû qu'à la personne ? - Toutes les personnes ont-elles droit à un égal respect ? - Respecter l'autre, est-ce respecter en lui la personne humaine ? d. La dimension temporelle de l'identité - Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? - Peut-on dire qu'on change avec le temps ? - Peut-on dire que je change avec le temps ? - Peut-on changer avec le temps ? - Qu'est-ce que rester soi-même ? 4. Conscience et liberté - La conscience est-elle source de liberté ou de contrainte ? - Toute prise de conscience est-elle libératrice ? III. La conscience morale - Qu'est-ce qui, en moi, me dit ce que je dois faire ? - Quelle origine assignez-vous à la mauvaise conscience ? - La conscience morale est-elle naturelle à l'homme ? - La conscience morale n'est-elle que le résultat de l'éducation ? - Agir selon sa conscience, est-ce agir selon ses valeurs personnelles ? - Écouter la voie de la conscience, est-ce écouter celle de la raison ? - La conscience morale ne provient-elle que de l'épreuve de la faute ? - Sur quoi ma conscience morale fonde-t-elle sa légitimité ? - Peut-on dire que toute conscience est une conscience morale ? - Qu'y a-t-il à reprocher à la bonne conscience ? - Suffit-il d'avoir bonne conscience pour être innocent ? - Etre maître de soi, est-ce une visée illusoire ? - Peut-on échapper aux exigences de la conscience ? - Suffit-il d'avoir bonne conscience pour être innocent ? - La conscience peut-elle être un obstacle pour l'action ? - Peut-on être immoral sans le savoir ? - Suis-je responsable de ce dont je n'ai pas conscience ? - Suffit-il d'être conscient de ses actes pour en être responsable ? - Pourquoi l'homme peut-il parfois désirer l'inconscience ? - La conscience peut-elle être un fardeau ? - Quel sens peut-on donner à l'expression c'est plus fort que moi ? - L'indignation morale dispense-t-elle de l'analyse ? IV. La conscience en rapport aux autres notions du programme - La conscience de ce que nous sommes peut-elle faire obstacle à notre bonheur ?- L'expérience de l'oeuvre d'art modifie-t-elle la conscience que nous avons du monde ? Date de création 09/12/2005 1701 Dernière modification 08/07/2019 1222 Catégorie Page lue 22037 fois
Laconscience de soi, c’est aussi développer la capacité à se connaître soi-même comme leader : Apprendre à repérer ce qui se passe en nous lorsque nous
Revenir au programme Information Problématique ! Au cours de cette fiche, nous poserons de nombreuses problématiques qui guideront la réflexion sur la conscience. Elles sont essentielles pour saisir tous les concepts que la notion de conscience englobe. Dans un dictionnaire français classique, la conscience peut se définir des façons suivantes Connaissance, intuitive ou réflexive immédiate, que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur. Représentation mentale claire de l’existence, de la réalité de telle ou telle chose. Cependant, la réalité du concept est bien plus vaste. Au travers de philosophes, exemples et réflexions diverses, nous tenterons de définir ce qu’est la conscience. Qui suis-je ? Que suis-je ? Notre identité nom, prénom, date et lieu de naissance ne définit pas qui l’on est. De la même manière, définir biologiquement l’Homme ne suffit pas à le caractériser. Chaque personne connaît cependant ce qu’il est, même si l’on peut demander si on se connaît mieux que les autres ne nous connaissent. Tout sujet est sensibles aux différentes sentiments qu’il subit chaque jour, ces derniers le façonnant au fil du temps. Chaque individu bâtit donc sa personne grâce, ou à cause, des sentiments qu’il a rencontré au cours de sa vie. Il est donc légitime de se demander si ce sont les sentiments qui nous définissent. Notre société nous oblige à ce que nous soyons responsables, capable de penser et d’agir, être une personne. Mais qu’est-ce que la personnalité, l’identité personnelle ? Descartes tente de répondre à cette question. Pour conduire sa vie, il dit avoir besoin de certitude, cependant, il manque d’un point fixe, un repère, une connaissance indubitable pour bâtir son raisonnement. Afin de définir la vérité, il va user du doute cartésien/métabolique/hyperbolique », qui consiste à douter de tout pour s’enrichir de certitudes. Il considère chaque source de connaissance et s’assure de sa véracité les parents, les professeurs, les livres les théologiens….Enfin, il recherche en soi une capacité à bâtir ses propres certitudes grâce à ses sensations, son imagination et son entendement/sa raison. Ainsi, il ne se perd pas dans le labyrinthe des connaissances », c’est-à dire un flou d’informations dont il ne peut certifier l’authenticité. Se basant sur ses capacités internes, il reporte Les sensations [l’ouïe, la vue, le toucher, l’odeur, le goût] peuvent nous tromper illusions, mirages… et ne permettent pas d’établir des vérités absolues. L’imagination faculté de connaissance à cette époque mais non-fiable puisque trompeuse par définition. De plus, les erreurs découlent de l’imagination. L’entendement fondement rationnel, fiable et solide. Mais Descartes pousse son raisonnement plus loin et pose les problèmes du malin génie et du rêve Il expose que l’on sait que nous sommes éveillés lorsqu’on peut douter des choses, c’est une hypothèse raisonnable. Il annonce que Dieu le trompe peut-être en lui offrant une réalité qui le met à l’épreuve, le teste. Doit-on se demander si tu tout est dubitable ou si quelque chose n’échappe pas au doute ? Hors Descartes avance qu’il doute, pense… , [ je rêve »] donc il existe forcément pour que Dieu puisse le tromper Cogito ergo sum. » Une chose indubitable, je suis sûr d’exister » donc, à la question Que suis-je ? », il répond cette chose qui pense ». Descartes définit en suite des pensées confuses et dépenser clairs, distinctes dont il est certain. Exemple je suis mon corps ; j’existe, il m’appartient. → Pensée claire et distincte. Descartes Je ne suis pas dans mon corps comme un pilote dans son navire ». Ici la douleur, par exemple, permet de m’indiquer l’unité de mon corps et donc le lien insécable entre le corps et l’esprit. John Locke met en place le principe de la conscience On définit que tous les êtres vivants sont intelligents, c’est-à-dire capable de produire une réponse adéquate à une modification de leur environnement. Locke s’intéresse aux concepts de personnes ≠ d’individu. Tout d’abord, Dieu est une personne, une cause de soi, un être qui peut s’engendrer lui-même et qui peut se déterminer et faire des choix. Dieu aurait donné à Adam et Eve, un libre-arbitre sachant ce qui est bien choisir de faire le mal. La conscience morale est définie depuis très longtemps [notamment dans les écrits bibliques, fondateur de la pensée chrétienne.] Elle consiste en la différenciation du Bien et du Mal. Afin de comprendre ce qu’est la personne, l’Homme, on établit trois de ses caractéristiques fondamentales Locke pose le problème de la différence, être une personne, c’est avant tout se différencier. Leibniz établit le principe des indiscernables Si deux choses sont identiques, elles sont nécessairement au même endroit au même moment. » Au-delà de se différencier, on apprend à s’unir à être unifié avec soi-même, la coordination du corps. Enfin, on acquiert une identité propre, ce qui fait qu’une personne est unique et absolument distincte d’une autre, c’est-à-dire l’ipséité. Ainsi, la conscience est un effort constant, elle doit se différencier, s’unir et se considérer soi-même comme une même personne. Une personne être et pensant et intelligent, doué de raison et de réflexion, qui peut se considérer soi-même comme soi-même, une même chose pensante en différents temps et lieux. Toute perception est consciente Leibniz s’interroge est-on conscient de toutes nos sensations ?. John Locke ajoute que la mémoire est une donnée de la conscience, on est conscient aussi loin qu’on s’en souvienne. L’exemple de l’homme saoul et l’homme sobre Un homme saoul commet un crime. Au moment de son audience, il affirme qu’il n’était pas lui-même ». Ce n’est pas la même personne, mais c’est le même individu selon la justice. Locke s’accorde sur deux faits C’est la même personne. La justice ignore le véritable état au moment des faits, on s’accorde à confondre personne et individu puisque les faits accusent cet individu. Il est possible que nous pensions des choses et que nous les ignorions ensuite. Le dernier des juges reste notre conscience, si la personne se sent ou non-coupable. La conscience en tant que concept Morale Distinction et connaissance du Bien et du Mal. Libre arbitre Sachant ce qui est Bien, pouvoir choisir le Mal. Psychologique Savoir que l’on existe, cf. le cogito » de Descartes, la première certitude que l’on a. Le mot conscience » vient du latin conscientia connaissance partagée avec un autre. Citations et références L’enfer c’est les autres »Sartre Compris à tort par la majorité comme si les relations avec autrui étaient infernal. Signifie que les autres sont le reflet de notre propre existence on se voit dans le regard de l’autre tel qu’on ne pourrait jamais se voir. C’est par le regard d’autrui que l’on est quelque chose, mais il faut fuir les relations qui nous pétrifie dans une identité qui nous nuit L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est roseau pensant » Pascal Mise en opposition d’une grandeur la pensée et d’une faiblesse le plus faible roseau. L’homme est misérable petit, faible, méchant -> sa finitude mais il en est conscient. Par le mot penser, j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l’apercevons immédiatement par nous-même » Descartes Dans son raisonnement philosophique sur la remise en question de ce qui est véritable ou non, Descartes va jusque douter de sa propre existence. Mais puisqu’il sait qu’il doute, alors il est assuré qu’il existe.
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Commeles libéraux, Nietzsche refuse la morale imposée, mais son éthique (la morale qu'on s'impose à soi-même) est radicalement différente de l'éthique libérale. La liberté Nietzschéenne ( avoir la volonté de répondre de soi) est illimitée, celle des libéraux est large, mais clairement délimitée.
Dans le monde matérialiste dans lequel nous vivons, tout vient en opposition de tout et rien n’est conciliable. Le conscient est opposé à l’inconscient, la mort à la vie, le vrai au faux, le quelque chose au rien … etc. Voilà la dualité qui fait de l'Homme un porteur de croix qui ne trouverait jamais son Centre et qui ne parviendrait donc jamais à échapper à la fatalité d’une souffrance liée à sa condition ignorante et faible. Freud laisse accroire que nous serions les esclaves ou les victimes d’un champ immense et inconnaissable qui gouvernerait notre existence, sans que nous puissions en maîtriser ni les causes ni les effets. Nous serions passifs à 90 % en cette Vie et donc des patients au sens psychiatrique du terme, malades et névrosés, ballottés entre des courants insaisissables qui nous rendraient dépendants de réactions et d’actions basiques et empruntées, jamais authentiques. Qui du Moi, du surmoi, du conscient et de l’inconscient font l’Homme véritable ? Serions-nous tous malades ? Et pourquoi alors nous portons nous si bien dans ces névroses sur lesquelles nous asseyons nos sociétés depuis si longtemps, où les sages semblent fous et les fous sont les sages, ce qui faisait dire légitimement au philosophe d’origine indienne Jiddu Krishnamurti que ce n’est pas un signe de bonne santé mentale que d’être bien adapté à une société profondément malade. » Le Monde duel des conditions et des conditionnements est un monde d’égarements entre Moi et Soi. L’étude des causes et des effets donne à la science prétexte à se perdre dans la seule dimension matérielle qu’elle ne peut comprendre que sous le prisme de sa perception et de ses sens. Son champ étroit de conscience et son champ d’étude ne font qu’un, de sorte qu’il lui est impossible de dépasser ses propres limites. Proposer une définition de la conscience, c’est donc nécessairement limiter son potentiel d’infini et s’y borner. La conscience ne se limite pas par soi seul, mais par l’objet, qui l’obsède. La Conscience dépend de la réalité à laquelle nous nous soumettons et nous sommes cocréateurs de cette réalité objective par le Mental qui ordonne un certain Monde, une dimension à laquelle nous nous subordonnons “en conscience”, sans l’habiter ou l’accepter vraiment pleinement, comme d’autres être animés l’habitent insouciants, en ces mêmes lieux. La pensée au lieu de nous libérer, nous oppresse, contrairement aux animaux qui semblent plus spontanément adaptés à leur milieu. L’Homme subit l’environnement dans lequel il s’adapte non sans mal. Néanmoins, ce Monde demeure son plus entier Mystère, car au fur et à mesure qu’il croit le comprendre, c’est tout un pan soudain qui s’arrache à lui et qui l’égare. Ce petit cerveau intelligent que l’Ego porte en triomphe est – il en mesure de maîtriser la Nature sans s’auto-détruire ? L’immensité du champ de la connaissance ne l’invite-t-elle pas à l’humilité, c’est-à-dire tout le contraire de ce que l’Histoire Humaine a démontré. Et pourtant… Partout la voix des sages a résonné pour qui voulait l’entendre. Partout, le Verbe attendait le mot pour lui rendre gloire et le faire résonner dans un Cœur disponible. Partout des êtres se sont reconnus, en partageant le même Plan de Conscience, créant des ponts entre eux et en propageant l’espérance à tous les autres sages isolés. Partout et depuis les origines, l’Essentiel demeure, malgré l’accessoire qui l’empêche et le contraint. Car la Conscience n’a en définitive pas d’autre objet qu’elle seule. C’est aussi pourquoi, elle ne peut se suffire à elle-même dès les origines et qu’Eve est créée. Le Deux n’est pas le péché en Soi, le deux devient le péché en ce qu’il est le prétexte d’une opposition radicale. Un paradis originel qui devient le siège d’une séparation définitive entre l’Homme isolé, conditionné dans sa dimension de chair et la conscience libre et inconditionnelle du Sacré. Le Monde du faux était né et il perdure. La Science le découvre depuis le début du siècle dernier et très progressivement, le paradigme du tout matériel visible ou pour le moins apparent, prend l’eau de toutes parts. On assiste en une inversion de paradigme qui ne s’appuie plus sur le Tout Ex-térieur, pour baser ses prédicats, mais sur un pari impossible l’intérieur, qui donne sa forme à l’extérieur et conduit par impulsion, évidences et synchronicités la démarche de tout cherchant de Lumière ou de Conscience. La science dite “immatérialiste” qui avait été rendue impossible dès DESCARTES, donne enfin à penser, par-delà le seul champ du perçu et des causes à effets immédiats de la petite conscience soumise à elle-seule. Eugène WIGNER, un Physicien hongrois, Prix Nobel de Physique en 1963 déclare l’étude du monde objectif nous mène à la conclusion scientifique que le contenu de la conscience est l’ultime réalité ». C’est une révolution en marche depuis les années 1920. La Physique Quantique est un renversement total de l’ordre du monde, un changement absolu de paradigme qui s’annonce et se construit. La Lumière ne se laisse percevoir que par cette Conscience qui naît de l’intérieur. Nous sommes ici dans une approche qui n’est plus intellectuelle, rationnelle ou cartésienne. Les sens et l’observation ne sont plus fiables. Ils ne l’ont d’ailleurs jamais été et mieux, ils sont l’erreur du monde et la principale cause de l’illusion qui nous gouverne. La raison classique s’efface, où la physique classique devient elle-même impuissante à expliquer les phénomènes et la perception. La raison ne domine plus son sujet. Le sujet devient maître de lui-même, il renaît de ses cendres tel un Phœnix. La grande Conscience en chacun, est un réalignement de notre propre Cœur sur l’Axe oublié du Monde. La science quantique, accompagne ce mouvement, car ce n’est pas la science quantique qui transcende ce monde matérialiste, mais de grands esprits intuitifs en ce siècle qui partout et au même moment res-sentent l’au-delà de ce monde, par-delà les structures du perçu, ce qui fonde l’existence. Par-delà l’espace et le temps, la grande aventure humaine n’a jamais eu de cesse de res-sentir ce Mystère et de l’exprimer. Combien de dits initiés ont perçus avant nos Hommes de science, bardés de diplômes, le Mystère inexplicable et impossible de la Vie. Combien aussi ont fait l’erreur d’enfermer ces vérités, à nouveau, dans les formes vulgaires de la religion ou de la philosophie austère, qui est une recristalisation mentale grossière de l’essence qu’ils avaient pourtant réussi à libérer. La Conscience est fonda-Mentale. Elle est de l’ordre de ce qui est inconnaissable mentalement, physiquement et donc sensitivement. Expliquer la conscience avec la raison revient toujours à s’égarer, inévitablement. Erwin SCHRÖDINGER, prix Nobel de physique 1933 et dont le chat “improbable” est bien connu, écrit ainsi la Conscience ne peut pas être décrite en termes physiques. Car la Conscience est absolument fondamentale. » La science quantique démontrera que le monde particulaire les corps dépendent totalement de l’observateur. Que ces corps n’existent pas en Soi, de façon objective ni indépendamment de nous, autrement que sous forme ondulatoire. De sorte que c’est bien le rapport entre la chose et l’observateur et la rencontre entre la Matrice et les êtres vivants doués de conscience que nous sommes, qui forment l’Univers, qui l’ordonnent. Max PLANCK, Physicien allemand Prix Nobel de Physique en 1918 écrit Ayant consacré toute ma vie à la science la plus rationnelle qui soit, l’étude de la matière, je peux vous dire au moins ceci à la suite de mes recherches sur l’atome la matière comme telle n’existe qu’en vertu d’une force qui fait vibrer les particules et maintient ce minuscule système solaire de l’atome. » […] Nous devons assumer derrière cette force l’existence d’une conscience et d’un esprit intelligent. Cet esprit est la Matrice de toute Matière. » […] Je considère la matière comme dérivant de la conscience. Nous ne pouvons aller au-delà de la conscience. Tout ce dont nous parlons, tout ce que nous voyons comme existant, suppose la conscience. » Se rendre libres de nos masques et de l’apparence qui s’érige en mensonges tolérés et confortables, est-ce plus facile à dire, qu’à faire ? Y a-t-il un enseignement permettant de rendre à la Conscience son véritable champ nécessaire, ou bien ce champ n’est-il qu’un processus personnel et laborieux de maturation, qu’aucun autre que Soi ne peut découvrir, malgré Soi et sans effort sur Soi ? Au bout du compte, sans doute avons-nous simplement décrit la Vie en cette tentative de définition qui n’en est pas une. C’est la Vie elle-même qui définit et limite notre Conscience. Il ne dépend que de nous, de nous en libérer. Et d’ailleurs, la Vocation de toute Vie difficile est sans doute la renaissance qu’elle permet. La Vocation de tout mensonge, c’est la Vérité, la Vocation des ombres, c’est la Lumière. MALRAUX criait dans la condition humaine La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. » En définitive, les limites posées à notre Être Infini permettent de comprendre la Beauté de l’infini. Peut-être que l’illimité frustré donne à apprécier le goût des petites choses et que de cette complexité renaît la simplicité. En tout état de causes, qu’importe ce qu’elles sont et ce qu’elles offrent ou reprennent, la mort s’apprivoise par la Vie qu’il ne faut ni salir ni mépriser, faute de quoi, on meurt vraiment subitement ou à petit feu … Rien ne nous embrase quand l’on s’éteint, car les grands feux rayonnent de l’intérieur, par les parois transparentes de nos cœurs rendus limpides. JUNG écrivait magnifiquement que Plus la raison critique prédomine, plus la vie s’appauvrit ; mais plus nous sommes aptes à rendre conscient ce qui est inconscient et ce qui est mythe, plus est grande la quantité de vie que nous intégrons. La surestimation de la raison a ceci de commun avec un pouvoir d’État absolu sous sa domination, l’individu dépérit. » Car voilà l’inconscience, l’absence de Vision, l’aveuglement le plus absolu qui nous terre à jamais dans les geôles de notre raison étriquée. Niels BOHR, Physicien danois et Prix nobel 1922 de Physique déclare que Toutes les choses que nous appelons réelles sont faites de choses qui ne peuvent pas être considérées comme réelles. » En s’enfermant dans la perception d’une réalité mentale qui prend appui sur le faux plutôt que sur l’authentique, on porte tous le Monde sur le dos et il est si lourd, qu’on est littéralement écrasés par le poids insupportable de l’existence. On est responsables de la perception qu’on a du Monde, responsables de nos égarements et de notre conscience qui ne dépend que de Soi et de notre capacité à plonger au Cœur de Soi. Personne ne nous fait pourtant plus mal que nous-mêmes. Personne n’a ce pouvoir. Tandis que nous le lui prêtons par ignorance de nos propres forces et richesses, nous nous appauvrissons de joie et abondons de tristesses superflues, en nous étant abandonnés hors de soi et séparés des autres. Un jour on sent qu’il faut lâcher et s’alléger Ne plus supporter le monde, mais le laisser nous transporter en confiance. Alors on est libres. Un jour, on n’est plus autre chose que CELA ! Conscience d’être UN et rassemblés. On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Il faut être un petit Prince pour bien sentir cela. La Conscience est un regard chargé de l’Innocence Originelle et déchargé de la culpabilité du Monde des Hommes. La Conscience est bien plus qu’une idée, un sentiment ou une simple émotion. C’est un rapport entre l’Unité et Soi, un alignement Parfait entre deux Mondes qui n’en font en vérité qu’Un ! Et ceci ne s’explique pas, on doit le découvrir en le vivant, en le ressentant, une re-naissance, non à l’idée, mais à la réalité sans mot et sans expérience de ce vide qui ne s’exprime dans aucun langage connu de la raison. Il faut n’être plus qu’un poète, c’est-à-dire, n’être plus en premier et dernier recours, que le jeune enfant que nous avions abandonnés en chemin. Sans ces retrouvailles, la dualité demeure, l’Enfer perdure, la mort reste menaçante. Je crois que l’idée de vivre poétiquement est une idée capitale … la poésie ne doit pas seulement être une chose écrite, lue, récitée, c’est une chose qui doit être vécue. » Par ces mots, Edgar MORIN ne décrit pas ici le poète des vers d’une réalité austère, mais celui qui va trouver l’inspiration en Conscience de ce monde alternatif et invisible qui ne se met qu’à la portée des génies. Voilà l’Art Sacré, le Monde du Poète, du fou qui rompt ses chaînes à la conquête de cette partie insoumise de lui-même qui l’attend depuis toujours. L’art est la seule chose qui résiste à la mort » nous dit encore MALRAUX. Il n’a pas raison il est insolemment dans le vrai ! La vérité lui a explosé au Cœur et il tente de la transmettre à ceux qui pourront la res-sentir ! Car l’Art est vain à l’égard des insensibles. Il faut avoir eu mal pour avoir cette empathie à l’égard de l’autre, pour le sortir de la condition humaine du dominant et du dominé et jouir pleinement de l’Égalité entre les Hommes que la Conscience met laborieusement au jour. Libres dans la fragilité, puisque tout nous presse autour à l’inconscience, paradigme des matérialistes et des pensées conformes. Notre sensibilité se heurte de plein fouet à une société qui se moque de nos illuminations et nous pleurons souvent d’être seuls et incompris. Qu’importe pourtant, puisque tout est déjà là ! Qu’importe, puisque nous sommes Conscients, en attendant les autres. Qu’importe, puisque nous rayonnons la nécessité qui fait foi. Qu’importe le cycle, puisque nous nous savons immortels et que le cycle lui-même est le reflet sublime d’une réalité invisible. L’Enfer, c’est nous, le paradis aussi. Les plus belles fleurs sont toujours les plus fragiles, mais elles demeurent aussi les plus rayonnantes et tout rayon de Vérité provient de l’infini et y retourne. On est immortel quand on est sensible et qu’on a su percevoir, sans bruit et sans faire valoir, la Beauté du Sacré. Les grands bonheurs sont discrets, et ils nous explosent le Cœur en irradiant notre corps de l’intérieur vers l’extérieur. Tout le contraire des plaisirs qu’on impose, qui nous conditionnent sous des masques trompeurs, en nous annexant du poison de leurs fausses saveurs. Le superficiel est surface changeante des choses. On ne s’étonne donc jamais de les perdre avec plus ou moins de mal. Malgré tout, il subsiste toujours en Soi un rapport subtil aux causes fondamentales de l’apparence qui ne peut disparaître. Le Monde subtil est un Rayonnement qui prend sens pour ceux qui ont un jour perçu un peu cette Lumière. L’Essence est systématiquement rendue subtile et palpable, quand on siège au Cœur du Monde, tout comme la substance au contraire s'objectivise par notre raison et nos perceptions mentales. Le Monde change selon notre point de vue, mais nous demeurons dans sa Beauté depuis toujours, puisque le temps et l’espace sont une grande illusion, le décor le plus mystérieux et le plus magique aussi de nos existences. Le Cœur est Vérité. Soyons vrais. Pour être authentique, la seule mesure est la plénitude de Joie – qui précède l’action la bonne intention ou le désir; – qui la nourrit l’agir juste ou la communion; – et qui la prolonge le plaisir du but atteint. “Bon Cœur ne saurait mentir”, nous dit l’adage. Écoutez… On nous parle et on nous guide pourvu qu’on l’écoute, à l’intérieur de nos murs trop épais. Pour bien l’entendre, il faut franchir la porte la plus basse, la plus ignorée et pourtant si intime et familière quand on l’entrebâille. Puis on rentre au centre de ce foyer oublié, prudemment, timidement, jusqu’à reconnaître le parfum oublié d’une enfance lointaine qui ressurgit et qui nous enthousiasme soudain et à jamais. On ne va nulle part alors, on ne quitte pas le sol. On transcende la matière et le Mental. On est Soi, à 360 ° et davantage … par-delà toutes les références limitées de nos sens et de la raison sclérosante. On plonge dans la Vibration initiale, que les sens ne saisissent pas. Le Cœur Quantique offre l’Unité, ici et maintenant, la simplicité dans le complexe, le non-duel dans les alternatives. On peut encore se tromper et se mettre hors de Soi, mais on n’oublie plus l’Essentiel et le Parfum de la Vérité. En alignant chacun, son propre Cœur sur celui de l’Univers, on ne fait plus qu’Un, comme aux premiers jours d’avant la grande séparation. Les choses et les faits s’estompent quand le Cœur s’éveille. Cela ne signifie pas que le monde n’existe pas, mais qu’il n’existe plus dans cette vision grossière ou profane qu’on lui prêtait. Renaître à la Lumière du monde, c’est transcender le certain et plonger aux racines de tous les champs inexplorés du possible, ce qui fonde l’existence et ne la fige plus. Tout réveil, toute renaissance est graduelle et comme le rappelle JUNG les symboles soudain commencent à nous parler. C’est alors que le Monde prend tout son sens. Ce n’est plus le sens de la direction entre deux points spatiaux, ce n’est plus le sens de la chair et du plaisir, c’est le sens élargi d’une conscience totale, globale et libre. Un nouvel EON, sans doute, un nouvel Homme qui a fait mourir l’ancien trop enfermé dans ses prisons. La somme de nos incarnations – qui sont nos étroits rapports au monde et à nos identifications conformistes et confortables et qui faussement nous entourent et nous contraignent, leur nombre faisant notre force – nous adapte toujours au meilleur de nous-même et qu’importent nos échecs, puisqu’ils nous permettent de reconnaître, malgré les difficultés du long parcours passé et à venir, les chemins qui nous conviennent. La vérité, c’est que nous n’avions jamais vieillis vraiment. Le guru indien Nisargadatta Maharaj, l’un des pères de la doctrine de la non- dualité Advaita Vedānta, nous livre ces mots majestueux à propos de la Présence en Conscience. La présence est absolue, la conscience personnelle est relative à son contenu. Elle est toujours conscience de quelque chose. La conscience personnelle est partielle et changeante. La présence est totale, immuable, calme et silencieuse. Et elle est la matrice commune de toute expérience. Ce que vous êtes, vous l’êtes déjà. En sachant ce que vous n’êtes pas vous vous en libérer et vous demeurez dans votre état naturel. Cela se produit tout à fait spontanément et sans effort. » Prendre le recul suffisant sur la relativité de nos existences mortelles, est le propre de l’Homme Sacré, cette part de Soi éternelle qu’aucune urgence ne vient plus presser, car même la mort n’arrête plus le vrai mouvement Conscient et Perfectible de la Vie que notre âme conduit et révèle. Et rien ne vaut la Vie, même éphémère et difficile, puisqu’elle est le mouvement de notre liberté dans l’Éternité calme et silencieuse de l’insondable et insensible Mystère. Notre Présence consacre l’infini de notre essence joyeuse et restaure notre divinité, en Conscience. Revenir dans son Cœur, c’est recouvrer la Plénitude totale de l’insouciance Originelle qui rit et qui ne s’estompe plus puisqu’elle est la Lumière qui prime toutes les ombres, fruits amers de nos absences momentanées. Il n’y a pas qu’un espoir, qui est souvent déçu, dans le Cœur qui espère il y a une intuition continue de Soi, qui est la Conscience en éveil, continue comme un temps qui ne passe plus, la bienveillante éternité qui n’est nulle part qu’en nous-même et nul autre que Soi. EINSTEIN ne dira rien d’autre lorsqu’il écrira Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don. » Le Monde a besoin de plus d’intuitifs et de moins d’intellectuels. Le monde Cartésien se meurt et c’est tant mieux. La raison sert trop souvent nos passions en les légitimant. La raison, c’est l’inconscience de l’Homme séparé, c’est ce qui lui reste quand il n’a plus de Cœur. Le Cœur n’est peut-être pas déraisonnable au sens où vous l’entendez, mais il est libre et fou, sans les bornes de l’existence et ses lois étriqués. Rien n’est compliqué, tout est à aimer. Follement. C’est tout ! C’est simple … comme un baiser, comme l’Amour qui contemple et rapproche un même monde que l’orgueil complexe et dédaigneux pourtant détruit et éloigne. C’est honteusement simple la vie, honteusement simple qu’on la complique avec d’autant plus d’ardeur qu’on l’ignore et qu’on l’occulte derrière les gravats de nos certitudes vaines et ignorantes. Science sans conscience n’est ruine de l’âme. » Affirmait le sceptique Rabelais dans son Pantagruel. Et en effet, la Conscience est la seule action réflexive, s’il en est, de l’âme. Toute pensée qui se proposerait un autre objet plonge inéluctablement dans l’illusion. Ce pourquoi, la philosophie matérialiste cartésienne vouait à l’échec toute tentative de libération de l’esprit par l’esprit lui-même, qui ne renaisse pas en âme pour se sentir Soi-même et plus, par le prisme d’une Matrice qui l’égare. La sagesse ne consiste plus en la direction de nos actes par l’extérieur en dominant nos passions par la force, enseignée ou imposée, créant pas là-même un ordre factice qui ne s’aligne que très rarement sur le ressenti. La véritable sagesse est de l’ordre du Sacré intuitif et ressenti. L’Homme n’est plus objet de sa propre recherche, il ne s’agit plus d’expliquer ni de disséquer, moins encore de comprendre ou de convaincre, car comprendre c’est dominer ou être dominé, il s’agit de rentrer au Cœur de la Conscience, au Centre de l’indéfinissable espérance, du Verbe insondable et inexprimable qui est l'In-périence et plus l'Ex-périence, c’est-à-dire la rencontre de ce Mystère qui ne repose plus sur un apport extérieur, une identification, ou une expérience particulière, mais qui les comprend toutes sans plus en retenir une seule pour certaine et objective. Expérimenter, c’est Éprouver, connaître par expérience. Vanité des vanités ? Non, car la Conscience est le fruit de cette expérimentation qui a, pour ainsi dire et au sens Christique, Gnostique et Alchimique du Livre des Livres, séparé le bon grain de l’ivraie », et contribué à faire jaillir sa nécessité et la nature même de ce qui devait rester de nous des Êtres sacrés en création et en devenir, dès Ici et dès maintenant, en Présence et comme le dit si bien CAMUS, Surtout, pour être, ne pas chercher à paraître. » On ne grandit pas à dominer les autres, mais à s'élever au dessus de soi-même. Cette expérience du Soi par Soi, inclut les autres dans l’expérience du multiple, afin de ressentir cette communion totale, cette fraternité inaltérable qui unit ondulatoirement tout le vivant, en toute simplicité. Il n’y a plus de séparation quand le point de Conscience est atteint. L’Éveil, la Lumière, l’Étoile, tout est là en un faisceau unique que plus rien ne sépare, sauf les ténèbres sans doute, mais qui ne nous saisissent plus. On a la conscience qu’on mérite en proportion de la place qu’on occupe dans son propre Cœur, au Cœur de l’Univers. Cette nécessité de la Conscience, et donc d’habiter dès ici et maintenant ce monde en Pleine Conscience », c’est reconnaître que la vigilance doit rester de mise, à chaque seconde, car les lois de ce monde matériel sont impermanentes et que notre âme, par Nature Une et non duelle, est confrontée à chaque seconde à un monde multiple et duel. Il ne s’agit pas pour nous d’avancer au galop assis entre deux mondes, entre Ciel et Terre, mais de reconnaître l’Unité essentielle, la substance première de cette perception, et notre rôle dans ce monde. En acceptant l’accessoire, mais sans plus être attaché à lui comme l’Ego nous le commandait. MALRAUX écrit L’essentiel est à mes yeux ceci aimer un être n’est pas le tenir pour merveilleux, c’est le tenir pour nécessaire. » Il ne nous reste jamais assez de temps, en cette courte vie, pour offrir la Lumière qu’on perçoit ; à la condition d’ailleurs d’oser aller soi-même à sa rencontre et de ne pas la perdre de vue. Voilà pourquoi je l’écris pour tracer son chemin, croiser l’immortalité dans les zones limitées de mon existence bornée. Il faut aller au-delà des mots communs, des croyances convenues, et du conformisme de la pensée vulgaire, pour s’émerveiller. Il faut prendre le risque de se libérer de ces chaînes qui nous entravent et nous cantonnent dans le champ restreint de l’absurde Et justement. Les mots ne nous appartiennent pas. Nous en passons la Lumière, car le Beau ne se possède pas, il se délivre, aux deux sens du terme. Je ne marche pas à ta place. je t'encourage sur le chemin que tu découvres et traces as rendez-vous, avec mon sourire ou ma crainte, sans chaîne ni bâton. Un homme peut bien en devancer un autre, mais pas le dominer de sa vérité ou de son illusion. Oui, la Conscience est magique, elle est merveilleuse. Mais attention à ne pas se laisser berner à nouveau par les choses qui brillent trop dont l’apparence Royale n’est qu’accessoire et trompeuse. Il ne faut pas que ce ressenti soit juste merveilleux ou porte sur un objet juste magnifique, il faut surtout que cette grandeur, ce sentiment d’infinitude s’impose nécessairement, comme l’Amour qui n’est pas seulement beau, mais qui est l’évidence d’un Cœur libre, juste et parfait qui s’offre sans condition et sans plus aucune limite. J'aime les âmes qui se rejoignent, car ce mouvement les recompose, vers elles-mêmes et vers les autres. Des hommes n'ont visiblement rien en commun et pourtant, tout les réunit. Voilà le Mystère qui ne se résout que lorsqu'on a senti, l'insondable et inexplicable murmure de la Lumière. Sentir, c'est comprendre avec le Cœur. La tête n'a jamais été une boussole sûre. Chris le Gardien, décembre 2019.

Untel point de vue est trompeur, car celui Par conséquent, le simple fait qu’un divertissement ne trouble pas notre conscience n’est pas en soi une garantie que nous agissons bien. Seule une conscience droite, bien éduquée par la Parole de Dieu, peut être un guide sûr. 14 Pour ne pas se tromper soi- même, il est utile de garder présentes à l’esprit

2. La conscience de soi I. DEFINITION L'expression "conscience de soi" peut avoir deux sens → 1. Elle désigne la connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. → 2. Elle désigne la capacité qu'a l'homme de faire retour sur ses pensées ou ses actions. Généralement on considère que la conscience de soi est le propre de l'homme. La conscience de soi institue l'homme comme un sujet, c'est-à-dire comme un être entretenant des rapports particuliers au monde et à lui-même, qui le distinguent des autres espèces vivantes. L'ensemble de ces rapports particulier est généralement désigné sous le terme de "pensée" Descartes ou de spiritualité Hegel. -a La conscience est l'essence de la pensée • Le premier philosophe a avoir produit une définition claire de la conscience de soi est Descartes au XVII° siècle. Rappel LIENS Explication de texte Descartes - le doute méthodique première méditation métaphysique Explication de texte Descartes -la découverte du Cogito seconde Méditation métaphysique, quatrième partie du discours de la méthode Dans le Discours de la méthode, Descartes est à la recherche d'une vérité qui puisse mettre le doute sceptique en échec. Au terme du doute méthodique qui porte sur la totalité de nos connaissances et des choses existant, surgit une certitude qui échappe au doute le cogito, "je pense, je suis". Cette vérité primordiale, "je pense, je suis" , est pour Descartes le fondement de toute philosophie. Elle permet de distinguer l'âme comme une substance distincte du corps qui définit la nature ou l'essence de l'homme. L'homme est par définition un être ou une substance pensante. Cette pensée ou savoir immédiat Je suis un être pensant. La pensée constitue la forme particulière de mon existence que l'homme possède sur lui-même, est ce que Descartes appelle la conscience, laquelle est donc toujours une conscience de soi. - b Kant la conscience de soi est le privilège de l'homme. Pour Kant il n'existe pas dans le monde, un être à part, ou une substance pensante caractérisant l'homme. Le Je est pour lui simplement un principe par lequel nous organisons nos pensées. Cela n'empêche pas que cette façon de penser ou d'organiser nos pensées en les rapportant à soi, caractérise l'homme et le distingue des autres espèces. Texte Une chose qui élève infiniment l'homme au-dessus de toutes les autres créatures qui vivent sur la terre, c'est d'être capable d'avoir la notion de lui-même, du Je. C'est par là qu'il devient une personne ; et grâce à l'unité de conscience qui persiste à travers tous les changements auxquels il est sujet, il est une seule et même personne. La personnalité établit une différence complète entre l'homme et les choses, quant au rang et à la dignité. A cet égard, les animaux font partie des choses, dépourvus qu'ils sont de raison et l'on peut les traiter et en disposer à volonté. Alors même que l'homme ne peut pas encore dire Je, il a déjà cette idée dans la pensée, de même que doivent la concevoir toutes les langues qui n'expriment pas le rôle de la première personne par un mot particulier lorsqu'elles ont à l'indiquer. Cette faculté de penser est l'entendement. Mais il est à remarquer que l'enfant, lorsqu'il peut déjà s'exprimer passablement, ne commence à parler à la première personne, ou par Je, qu'assez longtemps après une année environ. Jusque là, il parle de lui à la troisième personne Charles veut manger, marcher, etc. Lorsqu'il commence à dire Je, une lumière nouvelle semble en quelque sorte l'éclairer ; dès ce moment il ne retombe plus dans sa première manière de s'exprimer. - Auparavant, il se sentait simplement ; maintenant, il se pense. Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique Explication du texte Dans ce texte Kant répond à la question "Qu'est-ce qui définit l'homme et le distingue des autres espèces vivantes ?" . Ce qui caractérise l'homme c'est qu'il possède la capacité de dire Je, de se retourner sur moi-même pour se constituer comme une conscience de soi ou un sujet. Plus qu'une distinction, cette capacité est un privilège qui "élève l'homme au-dessus des autres créatures". Parce qu'il est un sujet, un Je , l'homme est un être à part dans le monde. Le sujet ou le je est à la fois le principe qui nous permet d'organiser nos pensée d'une certaine façon, ce qui détermine un rapport particulier au monde, aux objets extérieurs et à nous mêmes, mais c'est aussi une valeur qui nous donne une dignité. •Pour Kant le sujet est d'abord un principe d'identité. Contre Descartes qui posait l'existence d'une substance pensante, la conscience n'est que le principe par lequel l'homme est capable de synthétiser et d'organiser la diversité des impressions reçues. Elle établit un lien entre les différents éléments qui constituent notre représentation du monde et de nous-même, en les ramenant à un Je considéré comme permanent et identique à lui-même - malgré la succession des états qui peuvent l'affecter. Kant s'appuie ici sur la critique faite par David Hume à Descartes, et la dépasse. Si j'examine ce qui se passe au plus profond de moi, nous dit D. Hume, je ne saisis que des impressions particulières. Je ne fais jamais l'expérience de quelque chose qui serait le moi. Le moi n'a donc pas d'existence. Cependant nous dit Kant, même si je ne peux pas prouver l'existence du moi, dans l'expérience je ne peux faire autrement que de ramener ces expériences particulières à un principe unificateur qui est le moi. • Mais le Je est aussi un sujet moral, une personne. Il est aussi porteur d'une valeur absolue qui place l'homme au-dessus de toutes les autres créatures ou choses. L'homme en tant que sujet disposant d'une raison, c'est -à-dire de la capacité de juger, est l'auteur de ses représentations. Il est une volonté, un "je veux" libre, autonome déterminé par personne d'autre que par lui-même. En tant que volonté libre , il est le seul être dont qu'on ne peut pas "disposer à volonté". En effet, si l'homme est un sujet auteur de ses pensées et de ses actions, cela signifie qu'il n'est jamais un moyen ou un instrument que l'on peut utiliser pour réaliser autre chose, comme le sont les choses de la nature ou les objets. L'homme est toujours une fin en soi. Tout ce que l'homme veut a pour finalité l'homme. •Le je comme fonction de l'entendement c'est-à-dire comme faculté par laquelle nous pensons les objets au moyen de concepts est universel. Tous les hommes, même ceux qui ne possèdent pas de mots particuliers dans leur langue, possèdent cette fonction, bien qu' elle n'apparaisse que tardivement chez l'enfant. En effet dès que cette capacité se manifeste, elle constitue un moment irréversible et fondamental dans le développement de l'homme. L'homme ne naît pas homme, il le devient. Dans la petite enfance, l'homme est comme un animal, simplement capable de se sentir, de se percevoir par une connaissance intuitive et immédiate. Lorsqu'il acquiert la conscience de soi, l'homme accède à la pensée, à l'activité intellectuelle qui lui permet de prendre du recul vis-à-vis de lui-même et de se saisir comme un sujet. A ce stade on peut dire que l'individu entre dans l'humanité. La conscience de soi est donc le signe de l'humanité dans l'homme. c Hegel la conscience est le fruit d'un double mouvement théorique et pratique LIEN Explication de texte HEGEL Conscience, Désir et Altérité Texte L'homme est un être doué de conscience et qui pense, c'est-à dire que, de ce qu'il est, quelle que soit sa façon d'être, il fait un être pour soi. Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon, tandis que l'homme parce qu'il est esprit, a une double existence ; il existe, d'une part, au même titre que les choses de la nature, mais d'autre part , il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Cette conscience de soi l'homme l'acquiert de deux manières Primo théoriquement, parce qu'il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis, penchants du coeur humain et d'une manière générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence, enfin se reconnaître exclusivement, aussi bien dans ce qu'il tire de son propre fond que dans les données qu'il reçoit de l'extérieur. Deuxièmement, l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il retrouve ses propres déterminations. L'homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu'il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l'enfant ; le petit garçon qui jette qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l'eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité. Hegel, Esthétique Explication du texte • Dans le premier paragraphe, Hegel définit la spécificité de l'homme la conscience de soi. La conscience de soi se distingue ici de la conscience qui renvoie à la perception immédiate du monde. La conscience de soi est fondamentalement réflexive "pour soi", elle est ce qui constitue à proprement parler la pensée. L'homme est un être doué de conscience et qui pense, c'est-à-dire que de ce qu'il est, qu'elle que soit sa façon d'être, il fait un être pour soi. Dans le vocabulaire hégélien repris plus tard par Sartre l'être pour soi désigne l'être doté d'une conscience de soi par opposition à l'être en soi, qui désigne les choses de la nature. Cette distinction pour soi/en soi est explicité dans la suite du premier paragraphe. Les choses de la nature n'existent qu'immédiatement et d'une seule façon, tandis que l'homme parce qu'il est esprit, a une double existence ; il existe d'une part au même titre que les choses de la nature, mais d'autre part, il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n'est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Hegel reprend la distinction posée dès la première ligne entre conscience et pensée en opposant deux façon d'être au monde, celle des choses de la nature, et celle de l'homme. Les êtres vivants sont "conscients" de leur milieu, ils sont pris dans un système d'interactions avec leur environnement. Ces relations sont immédiates. L'animal est donc en continuité avec le milieu naturel il est la nature dans la nature. Il se vit dans une relation d'extériorité à lui-même. L'homme dans son rapport au monde et à lui-même, est pris par contre dans une relation "dédoublée". 1 L'homme est aussi un être vivant, naturel et il est donc aussi, en tant qu'être naturel pris dans cette relation immédiate à la nature. Mais - et c'est ce qui est important car c'est là que réside la différence - 2 il est aussi capable de prendre du recul vis-à-vis de cette nature, de sortir de l'immédiateté de cette relation, pour se considérer en particulier, pour s'observer, dans sa relation à la nature. Ce mouvement de mise à distance du monde ce que Husserl appellera l'épochè et de retour sur soi-même définit la conscience de soi ou plus généralement l'activité de la pensée qui caractérise l'homme. Remarque Pour décrire ce mouvement par lequel l'homme se retire du monde pour s'observer dans le monde, Bernard Stiegler prend l'exemple du poisson volant, qui par intermittence se tient au dessus de son milieu naturel. • La conscience de soi se constitue de deux façons, nous dit Hegel. Cette conscient de soi, l'homme l'acquiert de deux façons Primo théoriquement...... → La conscience de soi se constitue de façon théorique par la connaissance spéculative qui amène un sujet a se connaître, a se prendre comme objet de ses propres pensées. Hegel nous renvoie ici à la tradition philosophique. Depuis Saint Augustin et Descartes, la philosophie étudie la formation de la conscience de soi ou du Cogito en se limitant au point de vue spéculatif ou théorique. Saint Augustin dans Les Confessions examinait par l'introspection les replis du coeur et de l'âme humaine, Descartes voyait dans la conscience de soi l'essence de l'homme. → Ce que la tradition philosophique n'a pas vu ou a minoré, c'est que la conscience de soi se constitue aussi dans l'activité pratique. Deuxièmement l'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dns ce qui s'offre à lui extérieurement. Avant d'être doté d'une faculté spéculative, l'homme est un être de désir " il est poussé.... Cette détermination est essentielle chez Hegel Si l'homme pense c'est parce qu'il désire, c'est parce que sa nature désirante l'amène à agir, à se confronter à une réalité extérieure. L'homme est d'abord un être de besoins. En effet, pour survivre l'homme et satisfaire ses besoins, l'homme doit travailler, c'est-à-dire transformer les choses de la nature pour produire des biens utiles à son existence. Dans travail de transformation la nature, l'homme s'exprime non pas comme un animal qui serait guidé par son instinct, mais comme un être doté de pensée c'est-à- dire capable de prendre du recul par rapport à son activité, capable de s'observer dans cette activité et de se donner à lui-même les fins de son activité. Il y parvient en changeant les choses extérieures qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il retrouve ses propres déterminations. L'homme qui transforme la nature, "humanise" le milieu dans lequel il vit. Même s'il utilise les lois de la nature, l'homme produit un milieu artificiel, culturel dans lequel s'exprime la volonté de l'homme. Ainsi lorsque l'homme observe le produit de son travail, ce qu'il y retrouve ce n'est pas la nature mais l'homme. L'activité pratique permet à l'homme de se réaliser concrètement dans ses oeuvres, comme une conscience de soi. C'est parce qu'il est cet être agissant dans la nature qu'il pourra ensuite par la spéculation se découvrir et de se connaître tel qu'il est, s'admirer dans son oeuvre comme l'enfant "qui bénéficie du spectacle de sa propre activité". En conclusion, ce que Hegel appelle la pensée ou la vie de l'esprit ou la pensée, ne se limite à l'activité spéculative ou théorique. Elle englobe l'ensemble des activités par lesquelles le l'humanité s'émancipe du règne de la nature et se réalise comme une conscience de soi libre capable de se donner à elle-même ses propres fins. Ce mouvement de réalisation de l'humanité prend la forme de l'histoire. - d La conscience de soi ne se réalise que dans le rapport à autrui Hegel La lutte pour la reconnaissance comme lutte à mort. C'est dans l'histoire, c'est-à-dire dans le monde des affaires humaines, et pas dans la nature, que l'homme accèdera à une véritable conscience de soi. Pour s'affirmer comme une conscience de soi existant pour soi, l'homme besoin d'autrui. Pour être l'homme a besoin de se confronter à un autre désir qui le reconnaisse dans son essence véritable, c'est-à-dire qui le reconnaisse comme une conscience de soi ou un sujet libre de toute déterminations. Autrement dit, pour s'abstraire de la vie biologique et entrer pleinement dans l'humanité, la conscience doit montrer qu'elle n'est pas attachée à la vie - ou à la survie - qu'elle est au-dessus des déterminations biologiques de la vie. La conscience de soi n'a qu'un seul but, s'affirmer comme conscience de soi pour soi. Ainsi dans la rencontre d'autrui, chacune des deux consciences veut être reconnue comme une liberté existant pour soi et pour rien d'autre, c'est-à-dire n'étant déterminée par rien d'autre que sa propre volonté. Je ne peux m'affirmer comme une liberté que si j'affirme mon pouvoir, ma volonté ou mon désir sur une autre volonté ou sur un autre désir. Ainsi la rencontre des consciences ne peut être que conflictuelle, chacune cherchant à dominer l'autre. Le conflit des consciences prendra la forme d'une lutte à mort. Ce n'est qu'en mettant sa vie en jeu que chaque conscience pourra s'affirmer comme une volonté ou un sujet absolument libre. voir la dialectique du maître et de l'esclave LIEN Cours le travail et la technique II. LES CRITIQUES DE LA CONSCIENCE - a La conscience de soi n'est pas nécessairement synonyme de connaissance de soi. Si personne ne nie que la spécificité de la pensée humaine réside dans la capacité réflexive par laquelle l'homme se pose comme le sujet de ses pensées ou de ses actes, beaucoup de penseurs vont remettre en question l'affirmation cartésienne selon laquelle la conscience de soi est toujours synonyme de connaissance de soi. • Pour PASCAL XVII° siècle, " l'homme n'est que déguisement, que mensonge et hypocrisie". Aussi bien vis-à-vis des autres, mais aussi vis-à-vis de lui-même. "Il ne veut pas qu'on lui dise la vérité, il évite de la dire aux autres...". Cette disposition à vivre dans l'illusion s'enracine au plus profond du coeur humain. Elle est dans la nature même de l'homme. Ainsi l'homme est condamné à la méconnaissance de lui-même. • David HUME XVIII° siècle est un philosophe empiriste, c'est-à-dire que toute connaissance ou tout savoir se fonde sur l'expérience ou l'habitude. Sur cette base, il remet en question l'existence d'un moi ou d'une "substance pensante". Selon lui tous les éléments qui constituent notre psychisme proviennent directement ou indirectement de l'expérience. Ainsi le moi ou la supposée conscience intime du moi n'est qu'une suite de perceptions particulières. Jamais je ne parviens à me "percevoir moi-même" comme une unité distincte ainsi que le pensait Descartes. Il n'existe donc pas un être ou une substance qui serait le moi. Texte "Il y a des philosophes qui s'imaginent que nous avons à tout instant la conscience intime de ce que nous appelons notre moi¹; que nous sentons son existence et sa persévérance dans l'existence, et que nous sommes certains par une évidence au-dessus de toute démonstration, à la fois de son identité et de sa simplicité. [...] Pour moi, quand je pénètre au plus intime de ce que j'appelle moi-même, c'est toujours pour tomber sur une perception particulière ou sur une autre une perception de chaud ou de froid, de lumière ou d'obscurité, d'amour ou de haine, de peine ou de plaisir. Je ne puis jamais arriver à me saisir moi-même sans une perception, et jamais je ne puis observer autre chose que la perception. [...] D. Hume, Traité de la nature humaine ¹ Le moi est la conscience de l'individualité. Il désigne ici une réalité permanente et invariable, identique, simple. Ce que Descartes appelle une substance. - b La conscience de soi ne représente qu'une petite partie de notre appareil psychique La critique la plus décisive sera celle de FREUD qui démontrera avec l'invention de la psychanalyse, que la conscience de soi ne constitue qu'une petite part de l'activité du psychisme humain et que le moi est loin d'être le "maître dans sa propre maison". Au contraire, il est tiraillé entre les exigences de trois despotes le monde extérieur , le surmoi et le ça. Texte 1. La psychanalyse décentre l'homme du moi. Trois grandes révolutions ont renouvelé notre représentation de l'homme La révolution copernicienne qui sera à l'origine de la révolution scientifique du XVII° siècle. Celle-ci nous fait passer d'une conception géocentrée de l'univers, à une conception héliocentrée . La révolution darwinienne qui explique la variabilité des espèces par le phénomènes de sélection naturelle, ainsi que l'origine liée des espèces vivantes qui dérivent les unes des autres par transformations successives. La révolution freudienne liée à la découverte de l'Inconscient qui remet en question notre représentation de l'homme héritée de Descartes. Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis. La première fois, ce fut lorsqu'elle a montré que la Terre, loin d'être le centre de l'univers, ne forme qu'une parcelle insignifiante du système cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur. Cette première démonstration se rattache pour nous au nom de Copernic [...] Le second démenti fut infligé à l'humanité par la recherche biologique, lorsqu'elle réduisit à rien les prétentions de l'homme à une place privilégiée dans l'ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l'indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution s'est accomplie de nos jours à la suite des travaux de C. Darwin, de Wallace et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont provoqués la résistance la plus acharnée des contemporains. Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître en sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignement rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience dans sa vie psychique. [...] Freud, Introduction à la psychanalyse, 1916 • L'inconscient est le noyau de notre être. Il est ce sujet inconnu du moi. "Le noyau de notre être ne coïncide pas avec le moi. C'est le sens de l'expérience analytique, et c'est autour de cela que notre expérience s'est organisée, et a déposé des strates de savoir qui sont actuellement enseignées". Jacques Lacan, Le Séminaire II Texte 2. Les difficultés existentielles du moi Si on examine le fonctionnement des instances psychiques, il constitue une menace permanente pour le moi. Un proverbe met en garde de servir deux maîtres à la foi. Le pauvre moi¹ est dans une situation encore pire, il sert trois maîtres sévères, il s'efforce de concilier leurs revendications et leurs exigences. Ces revendications divergent toujours, paraissent souvent incompatibles, il n'est pas étonnant que le moi échoue si souvent dans sa tâche. Les trois despotes sont le monde extérieur, le surmoi² et le ça³ . Quand on suit les efforts du moi pour les satisfaire tous en même temps, plus exactement pour leur obéir en même temps, on peut regretter d'avoir personnifié ce moi, de l'avoir présenté comme un être particulier. Il se sent entravé de trois côtés, menacé par trois sortes de dangers auxquels il réagit, en cas de détresse par un développement d'angoisse [...] Freud, Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse Explication du texte A partir de 1920, Freud présente une nouvelle représentation de l'appareil psychique connue sous le nom de "Seconde Topique". • La "Première topique" divisait l'appareil psychique en trois instances le conscient qui a en charge la réponse de l'individu aux exigences de la vie, le préconscient, qui est l'ensemble des souvenirs disponibles, l'inconscient, constitués par les souvenirs refoulés qui ne plus redevenir conscients. Une force la censure empêche le refoulé de parvenir à la conscience, si ce n'est de façon déguisée comme dans le rêve ou dans les symptômes pathologiques. • La " Seconde topique". Freud est conduit à réélaborer sa représentation de l'appareil psychique afin de poser l'existence de forces inconscientes encore plus primitives que les désirs refoulés. Cette nouvelle division du psychisme distingue - le Moi¹ qui est le centre d'adaptation à la réalité. Il est chargé de l'unité du sujet. Il est pris entre deux exigences contraires l'adaptation du monde extérieur principe de réalité et la maîtrise des forces inconscientes dirigées par le principe de plaisir. - le Ça³ qui est le réservoir des pulsions inconscientes. Le propre de ces pulsions est d'être impersonnelles, décousues. Il est possible de détourner, de refouler ou de sublimer une pulsion, mais non de la détruire. - le Surmoi² est issu de l'intérorisation des règles morales extérieures, des contraintes exercées par les parents et les éducateurs, non pas tels qu'ils sont mais tels qu'ils apparaissent à l'enfant et tels qu'ils ont été eux-mêmes modelés par leur propre surmoi. Il se manifeste par l'injonction "tu dois être ainsi". Des tendances trop sévères de la censure du surmoi peuvent se transformer en véritables agressions contre l'individu. Le Surmoi forme donc un noyau tout aussi obscur et inconscient que les pulsions du Ça. Mots clés conscience de soi, connaissance de soi, conscience pour soi, pensée, sujet, personne, lutte pour la reconnaissance, moi, ça, surmoi Idéeclé #1. Comment retrouver l'estime de soi et la confiance: 5 stratégies. 1- Ressentir le malaise. 2- Allez dans le sens du ressenti. Dire non ! Dire oui, sans aller au-delà de vos limites. 3- Bien vous ancrer dans le moment présent. Idée clé #2. 4- Estime de soi et rapports avec les autres. Introduction conscience et subjectivité. Selon Descartes, la conscience assure la liaison entre l’âme et le corps, elle est la condition de toute connaissance. C’est donc de ce point de vue que la conscience a d’abord partie liée avec la mémoire. La conscience s’exprime par la pensée qui est soit directe, si elle désigne l’objet de son expérience extérieure, soit réfléchie, si elle est conscience de soi. La conscience est étymologiquement un savoir » du latin scientia accompagnant cum, avec » l’existence, la pensée et l’action d’un sujet. Comme présence à soi et aux choses, la conscience est dite psychologique. En se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut les juger elle peut évaluer ce qui est les faits d’après ce qui doit être les valeurs. En ce sens, la conscience est morale. La déduction du cogito Descartes Méditations métaphysiques ; Magnard p 22 I Être conscient de l’attention à des faits de conscience II Avoir conscience de la prise en compte s’un obstacle, d’une difficulté III Prendre conscience de l’éveil à une réalité nouvelle IV La conscience humaine privilège de l’homme ou épiphénomène ? La conscience, un effet de surface des instincts Nietzsche Volonté de puissance, Hatier1 p 49-50 V L’identité de soi est déposée dans la mémoire - Locke le proprioceptif - Leibniz ; Bréal p 22 Conclusion les pathologies de la conscience et la lucidité a la névrose b la psychose c la fausse conscience et l’aliénation d la lucidité e l'attention 1. La conscience peut-elle nous tromper ? 2. Avoir conscience, est-ce juger ? Conscience psychologique. La conscience est étymologiquement un savoir » du latin scientia accompagnant cum, avec » l’existence, la pensée et l’action d’un sujet. Comme présence à soi et aux choses, la conscience est dite psychologique. Conscience morale. En se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut les juger elle peut évaluer ce qui est les faits d’après ce qui doit être les valeurs. En ce sens, la conscience est morale. La conscience peut elle se tromper ? La conscience, illusion du sujet ? La conscience est ambiguë si rien n’est connaissable sans elle comment savoir quelque chose sans en avoir conscience ?, elle n’en est pas moins sujette à l’erreur et à l’illusion. En effet, le sujet tend à prendre ce dont il a conscience son point de vue particulier pour la seule réalité existante, et ainsi à s’illusionner sur le réel. Le sujet, illusion de la conscience ? Or, l’illusion fondamentale du sujet conscient ne porte-t-elle pas sur lui-même ? La conscience d’être un sujet véritable n’est-elle pas la plus grande illusion ? Kant nous assure du contraire Le je prouve que j’agis par moi-même, que je suis un principe et non un résultat ». Se dire libre c’est se poser comme le sujet de ses actions et de sa pensée c’est moi qui agis et qui pense. C’est avoir conscience de soi comme d’un être ayant une identité personnelle unifiée, stable, et capable de se déterminer lui-même. Mais cette conscience est-elle fiable ? La conscience d'exister comme sujet pensant prouve-t-elle vraiment l'existence d'un tel sujet, ou n'est-elle qu'une illusion ? Faut-il dire cogito je pense » avec Descartes, ou cogitatur ça pense » avec Nietzsche ? Mais si le sujet n’existe pas comme principe, disparaît-il alors moralement, c’est-à-dire comme valeur ? L’idée de sujet conscient perd-elle toute valeur ? La conscience de soi est indubitable Descartes " Je pense, donc je suis. " Descartes, Discours de la méthode 1637, IVe partie. Problématique La conscience de soi prouve-t-elle l’existence du sujet pensant, ou n’est-elle qu’une illusion ? Explication Le doute retourné contre le scepticisme. C’est pour vaincre le scepticisme, donc pour fonder le dogmatisme établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences », que Descartes entreprend de douter de tout. En effet, il voit dans le doute le moyen d’atteindre l’indubitable une pensée absolument certaine résistant absolument au doute. Ce doute méthodique repose principalement sur les arguments du rêve ne produis-je pas moi-même toutes mes pensées ? et du malin génie ne serais-je pas le jouet d’un être trompeur ?. Quelle garantie ai-je d’être bien réglé » ou bien calibré » comme on le dit d’un instrument de mesure ? Qu’est-ce qui me prouve que ce à quoi je pense existe vraiment et que mes idées correspondent à la réalité ? Le cogito je pense donc je suis. Descartes découvre qu’une pensée résiste au doute c’est qu’il est vrai que j’existe, moi qui pense en latin cogito, — si je n’existais pas, je ne pourrais ni penser ni douter de mon exis- tence ! Je ne peux pas ne pas être, quand je pense que je suis. L’existence du sujet pensant ou doutant est une évidence indubitable. Mais que suis-je ? Je suis une chose pensante », une substance pensante et consciente2 un sujet absolu, un esprit, une âme. La conscience est l’évidence fondamentale, la connaissance constituant le fondement et le modèle de toute vérité 3. Débat et enjeu L’évidence est-elle une preuve ? Selon Descartes, nous ne saurions nous empêcher de croire que cette conclusion Je pense, donc je suis, ne soit vraie ». Mais que prouve cette impossibilité psychologique de douter ? Le fait d’être convaincu l’intensité subjective d’une conviction montre sans doute qu’on n’arrive ni à douter ni à penser différemment — mais il ne prouve pas que l’on a raison de n’y pas arriver ! L’évidence ou la certitude sont des sentiments, des états mentaux de fait. La certitude qu’il y a des certitudes de droit n’est jamais qu’une certitude de fait », conclut Marcel Conche, ajoutant que lorsque le philosophe prétend parler des choses, il ne fait que parler de lui-même » il ne dit pas ce qui est, mais ce qui lui apparaît avec le plus de force. Nul n’échappe à sa conscience, c’est-à-dire à son propre point de vue — toujours relatif ! Y a-t-il vraiment un sujet pensant ? Il y a certes de la pensée. Mais est-ce vraiment celle d’un sujet substantiel le mot latin pour sujet », subjectum, vient de subjacere, se tenir sous » ? Le je » ego cartésien est-il vraiment le sujet de la pensée ? Le sujet conscient n’est-il pas l’effet ou le produit de quelque chose d’autre, qui n’est pas conscient ? N’est-il pas une illusion perceptive...Pour l'empiriste David Hume, le sujet substantiel est une croyance, certes vive et forte, mais qui ne correspond à rien de réel à rien dont on puisse faire l'expérience. C'est notre habitude de percevoir un flux incessant et très rapide d'impressions intérieures discontinues qui nous fait croire en la simplicité et en la stabilité d'un moi ». Le sujet est donc une fiction substantialiste, un effet de langage ce que j'appelle moi ». ...ou grammaticale ? Nietzsche affirme de même que la croyance au sujet dérive de la grammaire le sujet grammatical. Or, que le verbe penser » ait besoin d’un sujet grammatical ne prouve pas son existence substantielle ou réelle ! Quelque chose pense, mais que ce quelque chose soit justement l’antique et fameux “je”, ce n’est à tout le moins qu’une supposition, une allégation, ce n’est surtout pas une “certitude immédiate”. » Le sujet conscient non plus principe, mais résultat. Plus généralement, ne faut-il pas expliquer le sujet conscient » par des phénomènes dont il n’a pas conscience ? N’est-il notamment pas le produit de conditions matérielles, sociales et historiques ? Karl Marx montre comment le sujet conscient est déterminé et même aliéné par les représentations sociales dominantes, corrélées aux conditions matérielles infrastructures économiques. N’est-il pas aussi déterminé par l’inconscient psychique Freud ? Bref, le sujet conscient est désormais vu comme le résultat d’une histoire à la fois naturelle Darwin…, sociale Marx… et psychologique Freud…. Mais s’il n’est plus un principe métaphysique, le sujet conscient peut cependant demeurer une valeur, c’est-à-dire une exigence et un combat. Avoir conscience, est ce juger ? Une relation de soi aux choses et de soi à soi. Selon l’étymologie latine conscientia, la conscience est un savoir scientia accompagnant cum quelque chose. Elle signifie donc que quelque chose est su par le sujet ; le sujet se sait en relation avec une réalité, perçue plus ou moins clairement. Conscience psychologique et conscience morale. La conscience peut porter sur des faits ce qui est ou sur des valeurs ce qui doit être. Dans le premier cas, la conscience est dite psychologique. Elle est spontanée et/ou réfléchie. Son objet est extérieur les choses ou intérieur la vie subjective ; présent attention..., passé souvenir, regret... ou futur attente, projet... ; possible hypothèse... ou impossible imagination, illusion.... Elle émet des jugements de fait ou d’existence il y a ceci, ceci est cela…. Dans le second cas, la conscience est dite morale elle émet des jugements de valeur. Elle est alors comme un juge intérieur, évaluant ce qui est faits, actes, pensées… d’après ce qui doit être, c’est-à-dire d’après des valeurs ou des normes morales, religieuses, politiques, juridiques, esthétiques.... Toute conscience est-elle morale ? Mais faut-il vraiment séparer la conscience psychologique de la conscience morale ? Ne serait-ce pas, comme le dirait Descartes, prendre une distinction formelle valable seulement en pensée pour une distinction réelle valable dans la réalité ? En effet, toute conscience est toujours un certain écart par rapport à ce qui est. Or, toute prise de distance n’implique-t-elle pas une certaine évaluation et un certain choix ? La conscience n’est-elle pas alors essentiellement morale ? La conscience est toujours morale Alain " Toute conscience est d’ordre moral, puisqu’elle oppose toujours ce qui devrait être à ce qui est. " Alain, Histoire de mes pensées 1936, chap. Abstractions ». Problématique La conscience psychologique et la conscience morale sont-elles différentes, ou sont-elles deux formes d’une même conscience ? Explication La conscience fait face à ce qui est...Perdre conscience s’évanouir, c’est cesser d’être présent à soi et au monde. Au contraire, revenir à soi, c’est revenir au monde, c’est-à-dire précisément à autre chose que soi » Paul Valéry. La conscience psychologique fait qu’un être n’est pas seulement dans le monde une chose parmi les choses, mais est aussi devant le monde un sujet face à un objet, ou face à d’autres sujets . ... et le juge au nom des valeurs. Or, parce qu’elle est l’acte par lequel l’esprit se dédouble et s’éloigne à la fois de lui-même et des choses », la conscience permet la reprise critique de ce qui est. Parce qu'elle oppose ce qui doit être la norme à ce qui est le fait, la conscience est toujours morale elle juge et elle incite à rectifier ce qui n'est pas fidèle à ses valeurs. La morale consiste à se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument car noblesse oblige », conclut Alain. Débat et enjeu la conscience nous rehausse et nous hisse au niveau d'un réel, à une ontologie reste à définir la situation qui soit capable de réconcilier les ontologies en présence dans cette situation. Échappe-t-on à la conscience morale ? La conscience peut-elle n’être pas morale ? Certes, les immoralistes » condamnent la morale qu’ils jugent mauvaise, mais c'est encore juger au nom d'une norme, ce qui revient à opposer une morale à une autre ! On ne semble donc pas échapper à la dimension morale de la conscience. Kant affirme en ce sens que la conscience morale suit l'homme comme son ombre quand il pense lui échapper ». Cette voix, l'homme ne peut pas éviter de l'entendre. Certes. Mais quelle morale entendre ? Comment définir les valeurs morales ? Le surmoi social et la liberté de conscience. Les préceptes moraux dépendant largement de la culture et de l’éducation, la conscience morale n’est-elle alors qu’un surmoi social ? Non la véritable conscience morale est une capacité de subversion, de critique, c’est une exigence et une inquiétude. On nomme bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question à eux-mêmes 14 », note Alain. D’ailleurs, la conscience psychologique et morale n’est jamais aussi vive que dans les moments de crise intérieure, quand tout automatisme devient inutile et que nous hésitons, c’est-à-dire quand nous devons choisir notre conduite Conscience est synonyme de choix », dit Bergson, donc de liberté. Nous choisissons nos ontologies. Morale et moralisme. La difficulté pour la conscience morale est de ne pas verser dans le moralisme donner des leçons de morale, qui consiste toujours à juger autrui plutôt que soi-même. La conscience morale ne doit valoir que pour soi-même La Morale n’est jamais pour le voisin ». Quelle morale choisir ? Cette décision doit être personnelle et se prendre solitairement, en son âme et conscience. yhfS9sR.
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  • la conscience de soi est elle trompeuse