Objectif: Ă©mettre des hypothĂšses quant au genre, sujet et histoire du film. InterdisciplinaritĂ© : français, anglais. 1) Observez lâaffiche en français : comment traduiriez-vous, en anglais, le titre du film edward aux mains dâargent ? Le message : The story of an uncommonly gentle man. Innocence is what he knows. Beauty is what she sees.Sugarpill sort une collecttion de maquillage inspirĂ©e dâEdward aux mains dâargent pour fĂȘter les 25 ans du film de Tim Burton. Cette annĂ©e, Edward aux mains dâargent, le quatriĂšme film en tant que rĂ©alisateur de Tim Burton, a 25 ans ! Eh oui, ça ne nous rajeunit pas⊠Pour fĂȘter lâĂ©vĂ©nement, la marque de maquillage amĂ©ricaine vĂ©gane Sugarpill a sorti une palette dâombres Ă paupiĂšres et deux vernis Ă ongles inspirĂ©s de lâunivers gothique du long-mĂ©trage. Pour dĂ©couvrir les swatch des produits, nâhĂ©site pas Ă aller consulter lâarticle que Christine de Temptalia leur a consacrĂ©. Alors, que penses-tu de cette collection Edward aux mains dâargent ? La palette dâombres Ă paupiĂšres $36 et les vernis $10 piĂšce sont vendus sur lâe-shop de Sugarpill. Ă lire aussi Edward aux mains dâargent aura une suite en comics !
Aujourdhui, aiguisons nos classiques amĂ©ricains avec Edward aux mains dâargent, comĂ©die fantastique si ce nâest dramatique rĂ©alisĂ©e par Tim Burton, Ă©crite par ce dernier et Caroline
CINĂMA â Analysons le scĂ©nario du film Edward aux mains dâargent 1991 comment dose-t-il sa fantaisie ?Ă partir de quand une histoire devient-elle trop irrĂ©aliste pour parvenir Ă nous captiver ?Info Cet article retranscrit un Ă©pisode du podcast âComment câest racontĂ© ?â, disponible sur Youtube, iTunes, Soundcloud et services de podcast par ! Et bienvenue dans ce 21Ăšme numĂ©ro de âComment câest racontĂ© ?â, le podcast qui dĂ©construit les scĂ©narios un dimanche sur deux. Content de vous retrouver en cette rentrĂ©e 2018â2019. Aujourdâhui, aiguisons nos classiques amĂ©ricains avec Edward aux mains dâargent, comĂ©die fantastique si ce nâest dramatique rĂ©alisĂ©e par Tim Burton, Ă©crite par ce dernier et Caroline Thompson, sorti en avril 91 au cinĂ©ma. Nous nous demanderons comment et jusquâoĂč un personnage irrĂ©el parvient-il Ă nous Ă©mouvoir et Ă nous nâest pas un garçon ordinaire. CrĂ©ation dâun inventeur, il a reçu un cĆur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant dâavoir pu terminer son Ćuvre, ainsi Edward se retrouve avec des lames de mĂ©tal et des instruments tranchants en guise de doigts. Extrait de la bande toujours, mieux vaut vous prĂ©venir attention Ăa vous est dĂ©jĂ arrivĂ©, quâun film ne vous emporte pas, faute de rĂ©alisme, de cohĂ©rence, de probabilitĂ© ou que sais-je de cet ordre ?Il nâest pas Ă©vident de traiter de ce sujet, car sa finalitĂ© nâest pas personnes dont je fais partie ont adorĂ© BlacKkKlansman pour son humour et ses scĂšnes dâironie, lĂ oĂč dâautres ont Ă©tĂ© complĂštement refroidis par ses incohĂ©rences personnes dont je fais moins partie ont adorĂ© Les Garçons Sauvages pour sa libertĂ© de narration, son esthĂ©tisme, sa symbolique dĂ©fiant les genres, lĂ oĂč dâautres nâont juste rien compris, faute de la moindre once de rĂ©alisme, entre personnes dont je fais encore moins partie ont adorĂ© lâimpertinent et dĂ©jantĂ© High Rise, pour son onirisme et sa satire sans concession, lĂ oĂč dâautres ont simplement subi un flot improbable de scĂšnes caricature et rĂ©sume Ă©videmment les points de vue possibles Ă lâĂ©gard de ces trois films, notons simplement quâil paraĂźt difficile dâexpliquer ce qui, dans une fiction donnĂ©e, emporte la conviction du spectateur ou non, si ce nâest le goĂ»t et les couleurs ?En fait⊠Pas vraiment, ou en tout cas pas CONSENTIE DâINCRĂDULITĂNotre prĂ©cieuse participation active Ă un rĂ©cit compte en grande partie sur notre relative suspension consentie dâincrĂ©dulitĂ© », expression un peu compliquĂ©e â que jâavais briĂšvement Ă©voquĂ©e pour lâĂ©pisode 3 dĂ©diĂ© au film RĂ©alitĂ© â mais plus simple quâelle en a lâair et que vous connaissez sĂ»rement. On pourrait rĂ©sumer ce phĂ©nomĂšne par un spectateur mettant de cĂŽtĂ© son scepticisme pour recevoir une Ćuvre, comme sâil sâagissait de la rĂ©alitĂ©, afin dâĂ©chapper temporairement Ă cette exemple, on sait que les super-hĂ©ros nâexistent pas, que les dinosaures ont disparu, que les crĂ©atures fantastiques sont par dĂ©finition irrĂ©elles, pourtant en 2018 on sâest laissĂ© parfois apprĂ©cier un Avengers, un Jurassic World ou La Forme de lâ encore, Ă chacun son scepticisme et Ă chacun sa capacitĂ© Ă en faire abstraction ou non, suivant ses goĂ»ts propres, mais, comme nous allons voir, la construction dâun scĂ©nario a sa part de accordons-nous sur une chose ce qui se passe dans Edward aux mains dâargent est impossible. Un humain créé par un inventeur, câest impossible. Un humain qui vit seul reclus sans ressources pendant des annĂ©es, câest impossible aussi. Un humain avec des lames Ă la place des doigts, câest impossible Ă©galement. Alors, pourquoi le public sâautorise-t-il Ă croire Ă Edward aux mains dâargent, attribuant en moyenne presque 8/10 au film sur SensCritique ?Vous lâaurez compris avec le titre de ce numĂ©ro, il est avant question de nuance entre possibilitĂ©, probabilitĂ© et ET COHĂRENCEDans PoĂ©tique, Aristote observe quâil vaut mieux raconter des histoires impossibles mais vraisemblables, que des histoires possibles mais qui nâentrainent pas la conviction.© 20th Century Fox FranceAutrement dit, le fait quâun film soit impossible nâa pas vraiment dâincidence sur notre suspension consentie dâincrĂ©dulitĂ©. En revanche, sâil sâavĂšre improbable, invraisemblable⊠là ça pose attention aux chances quâune situation a dâarriver. Si par exemple les ennemis de la PlanĂšte des Singes SuprĂ©matie se voient ensevelis par une fortuite avalanche digne des plus tristes Deux Ex Machina, combien y avait-il de chances pour que cela arrive ? Une sur cent ? Deux sur cent ? MĂȘme pas ? Tellement peu quâon nây croit pas, et on a tendance dans ces situations Ă Ă©chapper un comme par hasard ».En revanche combien y-a-t-il de chances que vous croisiez un mec avec des lames en guise de doigt, en bas de chez vous ? LĂ , clairement, zĂ©ro sur cent. Mais dans un film ça ça pour dire que les Ă©vĂ©nements dâun film bravent notre scepticisme lorsquâils nâont aucune chance dâarriver, mais pas quand ils en ont trĂšs peu. On trouve ça trop facile, on trouve ça improbable, invraisemblable. La crĂ©dibilitĂ©, reformule William Goldman dans Adventures in the Screen Trade, importe plus que le tout cela nous mĂšne Ă un paradoxe assez intĂ©ressant dâailleurs. Des rebondissements tirĂ©s de faits rĂ©els â donc rĂ©els en plus dâĂȘtre possibles â peuvent ne pas nous convaincre. Pensez Ă tous les spectateurs qui, au visionnage du Loup de Wall Street, ont dĂ©crochĂ© face Ă cette succession invraisemblable de situations extrĂȘmes. Rien de ce film ne semble probable, ce nâest pas impossible non plus, mais les chances que tout cela arrive Ă un seul homme sont si minces⊠Pourtant, vous le savez sĂ»rement, la majoritĂ© des rebondissements de ce film est tirĂ©e de faits paradoxe est soulevĂ© par Vincent Robert, dans son manuel dâĂ©criture dâenquĂȘtes criminelles intitulĂ© En QuĂȘte dâĂmotions. Si on a tendance Ă pointer parfois que la rĂ©alitĂ© dĂ©passe la fiction, elle la dĂ©passe importe que les Ă©vĂ©nements dâun film soient arrivĂ©s ou non, si vous nây croyez pas, vous nây croyez pas. Et ce malgrĂ©-mĂȘme, parfois, la mention tirĂ©e dâune histoire vraie » en introduction. Comme le formule Aristote, ne relatons pas ce qui a eu lieu, mais ce Ă quoi on pourrait sâattendre. Jâinsiste sur le conditionnel, hein, car relater ce Ă quoi on sâattend tout court mĂšnera Ă un film prĂ©visible et pour rĂ©sumer, si câest impossible on sâen fout, si câest possible voire rĂ©el on sâen fout aussi, la seule question importante demeure est-ce probable, est-ce vraisemblable ?Est-ce probable quâun personnage avec des lames en guise de doigts crĂšve son matelas Ă eau par inadvertance, entaille malgrĂ© lui le visage dâun garçon quâil veut prendre dans ses bras, fasse griller au barbecue des aliments empalĂ©s sur ses doigts, se passionne pour la sculpture de haies, de glace, puis de coupes de cheveux, bah⊠Oui, plutĂŽt. Sa situation est impossible, mais ce qui en rĂ©sulte dans le film est parfaitement probable, et mĂȘme parfaitement cohĂ©rent. Dâailleurs, la cohĂ©rence, fois rĂ©glĂ©e la question du possible/impossible, et celle du probable/improbable, demeure celle de la cohĂ©rence.© 20th Century Fox FranceET LA COHĂRENCE LĂ-DEDANS ?Parmi les choix narratifs que lâon peut reprocher Ă une histoire, figurent, dâaprĂšs Aristote, les pĂ©ripĂ©ties contradictoires, donc incohĂ©rentes, quoi. Une fois les rĂšgles magiques » dâune Ćuvre fixĂ©es, il conviendra dâĂȘtre cohĂ©rent en sây tenant, et de ne pas crĂ©er de lâimpossible dans cet impossible, là ça ne fonctionnera Edward dĂ©barquait dans le village avec une certaine aisance, une certaine assurance, ce ne serait pas cohĂ©rent, on nây croirait pas, vu quâil a vĂ©cu en ermite depuis toujours. Quâil ait survĂ©cu pendant tout ce temps dans ces conditions, comme je le disais, câest impossible, mais une fois que lâon a acceptĂ© cela, alors on exige inconsciemment quâEdward ne soit pas adaptĂ© au monde rĂ©el, tout simplement car cela serait cohĂ©rent. Et heureusement, Burton et Thompson ont Ă©crit le film dans ce cette question de cohĂ©rence intrinsĂšque sâapplique tout autant aux rĂ©cits impossibles quâaux rĂ©cits possibles. Elle sâapplique Ă tous les rĂ©cits en fait. InvitĂ© dans le podcast Nouvelle Ecole, lâimpitoyable critique rĂ©pondant au doux nom dâOdieux Connard parle de cette importance dans un rĂ©cit, de se mettre Ă la place des personnages que lâon Ă©crit, en se demandant si dans telle ou telle situation, ils pourraient faire mieux ? Il nâest pas forcĂ©ment question de films de science-fiction, de films fantastiques ou impossibles dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, prenez nâimporte quel film complĂštement rĂ©aliste. Pourquoi Adam Driver, pour revenir Ă BlacKkKlansman, ne rĂ©pond-il pas au tĂ©lĂ©phone en plus dâinfiltrer le Klan ? Comme ça les antagonistes ne noteront pas que la voix irl du personnage et celle du tĂ©lĂ©phone ne correspondent pas. Le film est possible, rĂ©el, mais il nâest pas cohĂ©rent. Cette incohĂ©rence permet juste au personnage campĂ© par John David Washington de rester personnage principal du rĂ©cit en rĂ©pondant LUI au tĂ©lĂ©phone, et donc en gardant lâaffaire en outre, pour revenir Ă la question des goĂ»ts et des couleurs, on aura vite-fait de rationaliser, dâexcuser lâincohĂ©rence dâun film par toute sorte de thĂ©ories farfelues, si on aime cette Ćuvre et quâon a envie de la dĂ©fendre, parfois au moyen de symbolismes alambiquĂ©s. Personnellement jâexcuse les incohĂ©rences du film de Spike Lee tout simplement car je me suis bien marrĂ©. Ăa peut suffire, dans une certaine mesure.© 20th Century Fox FranceEt puis la recherche de cohĂ©rence a ses limites bien sĂ»r. Comment Edward peut-il se souvenir de sa conception, lors de son premier flashback, sâil nâexistait pas encore Ă ce moment-lĂ ? Pourquoi ne place-t-il pas de protections en plastique sur ses couteaux pour Ă©viter les accidents ? Pourquoi sculpte-t-il des dinosaures et des anges, sâil nâa jamais eu accĂšs Ă la culture, depuis son manoir isolĂ© ? Tout rĂ©cit, qui plus est fantastique, poussĂ© dans ses retranchements, dĂ©voilera certaines failles. Tant quâelles ne nous choquent pas spĂ©cialement, et câest le cas ici, elles nâimportent dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, une fois lâimpossible Ă©tabli, nây ajoutons de lâincohĂ©rent ou de lâimpossible Ă lâintĂ©rieur, pas plus que de lâimprobable dâailleurs, lui on nâen veut jamais. Mais nâajoutons pas non plus de lâimpossible Ă cĂŽtĂ©, ou pas COUP⊠OPEN BAR POUR LâIMPOSSIBILE ?Dans son manuel Save the Cat, Blake Snyder prĂ©vient les scĂ©naristes, Ă travers un principe quâil nomme Double Mumbo Jumbo », quâun scĂ©nario ne peut contenir quâun seul Ă©lĂ©ment magique ou impossible, aprĂšs quoi le spectateur cessera surement de suspendre sa quand il dit un Ă©lĂ©ment », on va dire un Ă©lĂ©ment global. Car dans Avatar, il y a 36 000 phĂ©nomĂšnes et crĂ©atures irrĂ©els, donc globalement disons que lâĂ©lĂ©ment impossible est la planĂšte en mĂȘme dans Edward aux mains dâargent, jâĂ©nonçais prĂ©cĂ©demment toutes les prĂ©misses impossibles de ce film, elles se voient toutes contenues dans la simple et unique impossibilitĂ© quâun humain soit créé par un inventeur. Ă partir de lĂ , cet humain prĂ©sente tout un tas de caractĂ©ristiques revanche, si par la suite, au fil du rĂ©cit, on constate que certains personnages lisent dans les pensĂ©es, que dâautres peuvent faire remonter temps, et que les chiens crachent du feu, on ne saura plus trop Ă quoi se raccrocher, on ne fera plus confiance au film, notre scepticisme reviendra en malheureusement subit cet effet, face au film Vice-Versa des studios Pixar. Ăa ne mâa pas gĂąchĂ© non plus le visionnage, mais de voir les personnages parcourir successivement plein de mondes impossibles avec chacun ses rĂšgles, provoque une accumulation continuelle de nouvelles rĂšgles Ă intĂ©grer, et du coup je nâĂ©tais plus vraiment investi dans lâhistoire, je la voyais dĂ©filer sous mes yeux passivement, car au final, nâimporte quand, un truc magique sorti de nul part pourra nous ne sommes pas tous capables dâaccepter la mĂȘme quantitĂ© dâimpossible, et certaines Ćuvres ont mĂȘme pour principe, pour style artistique, dâaccumuler un maximum de phĂ©nomĂšnes impossibles, cela peut sâavĂ©rer ludique et le plus souvent, si un rĂ©cit rabat les cartes, reconfigure son contexte toutes les trois scĂšnes, le spectateur peut se fatiguer Ă devoir constamment sâadapter Ă lâ conclure du coup sur cette triptyque, Edward aux mains dâargent est un film impossible, probable et cohĂ©rent. Ou, formulĂ© autrement, un film irrĂ©el, vraisemblable et logique.© 20th Century Fox FranceTROIS NOTIONS SI FONDAMENTALES QUE CELA ?Cela dit, on ne peut pas se contenter de cette observation. Dans les numĂ©ros 9 et 17 de Comment câest racontĂ©, que je vous invite Ă rĂ©-Ă©couter, consacrĂ©s respectivement Ă Gravity et Ă Juste la fin du monde, jâĂ©voque la dichotomie entre histoire et intrigue, donc entre Ă©motions et action. Dâailleurs pardonnez-moi, mais jâemploie rĂ©guliĂšrement le mot histoire pour parler dâintrigue, et rĂ©ciproquement, nous le faisons surement tous, câest pourquoi je vais prĂ©fĂ©rer ici parler dâĂ©motion et dâaction, pour que cela soit plus possibilitĂ©, la probabilitĂ©, la cohĂ©rence, sont avant tout affaire dâaction. Ils rĂ©gissent les pĂ©ripĂ©ties dâun rĂ©cit, non pas ce qui nous Ă©meut, mais ce qui nous il nâest plus Ă dĂ©montrer que le plus important dans un film reste lâĂ©motion, lâhumain. Et cela relĂšve moins de ces questions cartĂ©siennes de possibilitĂ©, de probabilitĂ© et de pourra alors dissocier ici ce quâon raconte, de comment on le raconte. Edward aux mains dâargent raconte lâhistoire de la diffĂ©rence, comme une bonne partie de lâĆuvre de diffĂ©rence est dĂ©visagĂ©e du regard, comme le fils de Peg dĂ©visage Edward durant son premier repas. La diffĂ©rence est exploitĂ©e, comme le petit ami de Kim envoie Edward dĂ©jouer une serrure, ou Joyce cherche Ă lancer un salon de coiffure avec les compĂ©tences dâEdward. La diffĂ©rence est remise en question, comme tous ces personnages qui proposent Ă Edward de voir un mĂ©decin. La diffĂ©rence est crainte, comme lorsque Kim rencontre Edward pour la premiĂšre fois. La diffĂ©rence est scrutĂ©e, comme la scĂšne de barbecue oĂč les convives bombardent Edward de questions et de remarques quâils projettent sur lui. Une personne est parfois aimĂ©e pour sa diffĂ©rence et non pour qui elle est, comme quand la classe du fils de Peg applaudit la dĂ©monstration dâEdward Ă lâĂ©cole, ou quand le village sollicite Edward pour ses sculptures dâespaces verts, ou quand Joyce veut coucher avec ce dernier juste pour lâexpĂ©rience. La diffĂ©rence est dĂ©signĂ©e coupable, comme lorsquâEdward essaye dâaider lâenfant quâil vient de sauver, et quâon le taxe dâagresseur. La diffĂ©rence est sacralisĂ©e, comme lorsquâune voisine de Peg pour le moins religieuse taxe Edward de fils de Satan ou que la liste se poursuit, tout cela pour dire que le caractĂšre impossible dâun film, en lâoccurence des lames en guise doigts, constitue comment il est racontĂ©, et non ce quâil raconte, en lâoccurrence la mĂȘme histoire aurait pu ĂȘtre au contĂ©e dans le monde rĂ©el, avec des personnes victimes dâoppressions diverses, ou des personnes considĂ©rĂ©es comme donc pas de rappeler, ça ne mange pas de pain, que ce qui procure Ă un film sa force restera avant tout ce quâil raconte, et non comment il le raconte, donc sâil est probable, logique ou possible.© 20th Century Fox FranceFondu au noir pour ce 21Ăšme numĂ©ro de âComment câest racontĂ© ?â, merci pour votre Ă©coute, jâespĂšre quâil vous aura intĂ©ressĂ© !Retrouvez tous les liens du podcast sur dont Facebook, Instaâ, tout ça, mais encore et surtout iTunes pour ce-dernier je vous invite Ă laisser 5 Ă©toiles et un commentaire â câest trĂšs im-por-tant pour le rĂ©fĂ©rencement du podcast, podcast dont lâhabillage musical Ă©tait signĂ© RĂ©mi Lesueur je le rappelle, et lâ mâappelle Baptiste Rambaud, disponible sur Twitter pour rĂ©pondre Ă vos questions, Ă vos rĂ©actions, et vous donne rendez-vous donc dans 2 semaines, pour la 22Ăšme sĂ©ance. Tchao !
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Ledossier pĂ©dagogique complet est dĂ©sormais tĂ©lĂ©chargeable en accĂšs rĂ©servĂ© avec le mot de passe habituel transmis par courriel. sĂ©quence Ă visionner sur la plateforme Nanouk indiquĂ©e dans le dossier pĂ©dagogique. en arts plastiques (dĂ©coupage, art topiaire, des ciseaux-calligramme, portrait sensible et ciselĂ© dâEdward, les
Edward aux mains d'argent titre original Edward Scissorhands est un film amĂ©ricain sorti en 1990, rĂ©alisĂ© par Tim Burton . Ce film regroupe plusieurs genres cinĂ©matographiques le fantastique, la romance et la comĂ©die. Synopsis[] Edward est un garçon peu ordinaire. Fruit de lâimagination et de la crĂ©ation dâun inventeur de gĂ©nie, il nâa jamais pu ĂȘtre fini Ă cause de la mort de son crĂ©ateur. LivrĂ© Ă lui-mĂȘme, avec son cĆur en or, son innocence et ses lames tranchantes en guise de doigts, il va ĂȘtre confrontĂ© Ă la vie dans une sociĂ©tĂ© dont il ne comprendra ni les codes, ni les rĂšgles, ni les droits, ni les devoirs. Mais oĂč il dĂ©couvrira certaines Ă©motions⊠comme lâamour. Presque cachĂ© » Ă l'intĂ©rieur, Pegg trouve au pied du chĂąteau un superbe jardin ou toute la vĂ©gĂ©tation est taillĂ©e, sculptĂ©e avec soin; reprĂ©sentant des cerfs, un ptĂ©rodactyle, d'autres animaux et surtout; au milieu, une grande main ouverte. Elle pĂ©nĂštre dans le chĂąteau, dĂ©sert exceptĂ© tout un tas de machines poussiĂ©reuses aux rouages dĂ©mesurĂ©s. Le chĂąteau reprĂ©sente lâisolement et la misĂšre dâEdward, le chĂąteau est gris, triste, abimĂ©, pas fini, mais il renferme un somptueux jardin. Câest un lieu habitĂ© par une Ăąme, celle dâEdward. Le chĂąteau lui-mĂȘme reprĂ©sente Edward. Dans les quelques flash-backs que Tim Burton dĂ©cide de mettre en images, il nous est dĂ©voilĂ© les premiers souvenirs dâEdward. Ces souvenirs se dĂ©roulent tous dans le mystĂ©rieux chĂąteau de son crĂ©ateur, qui cherche Ă inventer un robot Ă l'apparence humaine, dotĂ© d'un organisme entiĂšrement vivant. On le voit dans un long travelling qui balaye la "salle d'opĂ©ration" un courant d'air se prend dans les pages d'un livre qui illustre les diffĂ©rentes Ă©tapes de la crĂ©ation de cette homme artificiel, la derniĂšre page reprĂ©sentant un homme d'affaire classique en costume, visiblement parfaitement intĂ©grĂ© Ă la sociĂ©tĂ© que l'on connaĂźt ou que l'on croĂźt connaĂźtre. Cet homme, ce n'est pas Edward, mais monsieur tout le monde ». Et Edward n'est pas monsieur tout le monde », mais l'Ă©tape qui le prĂ©cĂšde, une personne simple intelligente et innocente, sorte d'Adam juste un peu glauque, aux grands yeux noirs, qui Ă eux-seuls parviennent Ă animer ce triste visage pĂąle et parsemĂ© de cicatrices. Le crĂ©ateur n'a pas eu le temps d'achever sa crĂ©ation, il a disparu avant, la laissant avec ce qu'il a juste eu le temps de lui transmettre, livrĂ©e Ă elle-mĂȘme. C'est Ă partir de ce point prĂ©cis que dĂ©bute le rĂ©cit d'Edward aux mains d'argent. Un jour, une vendeuse de produits de beautĂ© rĂ©sidant en banlieue va faire un tour dans ce curieux chĂąteau perchĂ© sur une petite colline, aprĂšs tout, peut-ĂȘtre trouvera-t-elle un nouveau client... Elle ne croyait pas si bien tomber, puisque dans cette vieille demeure Ă priori abandonnĂ©e se cache, dans un coin de la salle, un jeune homme timide portant des lames Ă la place des doigts, mais qui s'avĂšre strictement inoffensif. Elle dĂ©cide de l'hĂ©berger chez elle, au sein mĂȘme de son foyer situĂ© au beau milieu d'un pĂątĂ© de maisonnettes propres, oĂč habitent des gens heureux et "sans histoires", dans le meilleur des mondes. Des histoires, Edward en apportera en devenant le nouveau centre d'intĂ©rĂȘt du village ; d'abord accueilli Ă bras ouverts par toutes les dames de la rĂ©sidence Edward, fils d'un seul pĂšre, attire toutes les femmes d'un point de vue maternel, bien qu'une dimension sexuelle soit aussi prĂ©sente, qui demeurent en pleine admiration devant ses talents de sculpteur, il finira par en ĂȘtre chassĂ©, accusĂ© de voleur, de violeur et de dangereux maniaque. Seule Kim, une jeune fille blonde, belle, majestueuse, dont il tombera amoureux, le comprendra ; seule raison possible, elle dĂ©bute Ă peine sa vie et n'est pas encore intĂ©grĂ©e aux rouages de sa communautĂ©. Elle laissera mĂȘme tomber son petit copain, une sorte d'enfant de riches dĂ©linquant et capricieux, afin d'offrir son cĆur Ă Edward, l'espace de quelques secondes seulement "- Serre-moi, lui dit-elle tout bas. - Je ne peux pas"', rĂ©pond Edward, ne sachant quoi faire de ses mains tranchantes. Critique[] Suburbia est le lieu ou se dĂ©roule lâhistoire petite bourgade paisible Suburb signifie "banlieue" en anglais; la lumiĂšre est matinale. On entend des chiens, des oiseaux qui gazouillent⊠Les maisons sont toutes du mĂȘme type, style prĂ©fabriquĂ© bien net bien propre aux couleurs pastel⊠Le voisinage arrose son jardin, retape son toit ou tond la pelouse... Burton accentuera tout au long du film l'aspect carrĂ© » au propre et au figurĂ© de toutes ces maisons et de ses habitants on verra plus tard les maris qui sortent leur voiture du garage, tous ensemble dans un mĂȘme mouvement, pour aller au travail, etc. Cette ville sort tout droit de lâimagination de Tim Burton. Il essaye d'y reprĂ©senter de façon caricaturale un certain milieu de la sociĂ©tĂ© des annĂ©es 70-80. Face Ă cette banlieue, le chĂąteau mystĂ©rieux et fantastique de lâinventeur, semblant si repoussant vu de lâ images complĂštement opposĂ©es qui vont pourtant se rencontrer tout au long du film, les rĂŽles du chĂąteau hantĂ© et de la banlieue harmonieuse sont inversĂ©s pour devenir un chĂąteau harmonieux et une banlieue hantĂ©e. Tim Burton propose un conte de fĂ©e moderne qui renouvelle avec bonheur le thĂšme traditionnel de la Belle et de la BĂȘte. D'abord, parce qu'il crĂ©e - avec l'aide de Bo Welsh pour les dĂ©cors et de Stan Winston pour les maquillages et les trucages - un univers d'une beautĂ©, d'une poĂ©sie et d'une originalitĂ© qui nous transporte dans un ailleurs fascinant Ă la fois fĂ©erique et rĂ©aliste et qui enrichit, ensuite, le propos du film l'Ă©loge de la diffĂ©rence et de la beautĂ© cachĂ©e dans leur lutte contre l'intolĂ©rance et la superficialitĂ©. Car, diffĂ©rent, Edward Johnny Depp l'est doublement d'une part, parce que son crĂ©ateur Vincent Price l'a laissĂ© inachevĂ©, avec des ciseaux en guise de mains ; d'autre part, parce que son Ăąme naĂŻve et pure le rend inadaptĂ© au monde mĂ©chant et mensonger dans lequel il va devoir vivre. PrĂ©cisĂ©ment, cet ensemble rĂ©sidentiel de maisons aux couleurs pastel vert, bleu, jaune et rose, gaies et engageantes, dessine son futur lieu de vie doit, Ă l'Ă©vidence, ĂȘtre perçu comme le condensĂ© symbolique de toute sociĂ©tĂ©. La premiĂšre partie du film, qui correspond Ă l'accueil d'Edward, dĂ©peint un monde assorti aux couleurs avenantes des façades. Edward, sans doute parce qu'il apporte nouveautĂ© et fantaisie, devient la coqueluche de la rĂ©sidence et est considĂ©rĂ© comme le jardinier idĂ©al, comme le coiffeur idĂ©al, comme le toiletteur pour chien idĂ©al. Mais, au-delĂ des apparences, ces maisons pimpantes peuvent renfermer des sentiments qui le sont moins. Et il suffit qu'Edward se mĂ©prenne sur les intentions possessives » de Joyce, la voisine, pour que ce monde idyllique se lĂ©zarde et vole en Ă©clats les commĂ©rages et la nymphomanie, la religion et la mĂ©chancetĂ© dessinent alors pour Edward un paysage soudainement inconnu, hostile, dont il est exclu. La compassion manifestĂ©e lors de l'accueil fait place Ă une haine et une vindicte implacables, comme si les façades avenantes n'Ă©taient que trompe-l'Ćil et ne reprĂ©sentaient qu'un univers factice et mensonger. Comment ne pas noter l'inversion subtile du propos l'apparence mielleuse des rĂ©sidentes dissimule la noirceur de leurs Ăąmes alors que le physique repoussant d'Edward cache la beautĂ© d'une Ăąme pure. Ceux qui vivent dans le superficiel, Ă la surface des sentiments, triomphent, quand celui qui aime sincĂšrement doit s'exiler. La langue des femmes est finalement plus dangereuse que les ciseaux d'Edward ! Le regard est une notion primordiale dans Edward aux mains dâargent. En tĂ©moigne cette scĂšne trĂšs Ă©mouvante oĂč l'on demande Ă Edward dans une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision s'il a une petite amie. Edward, en guise de rĂ©ponse, regarde silencieusement droit devant la camĂ©ra comme s'il regardait fixement en face Kim qui, Ă cet instant, regarde le poste et croise inĂ©vitablement la force du regard amoureux d'Edward. Par cet effet de miroir inĂ©dit, Burton raconte le mutisme bouleversant d'Ă©vocation d'Edward, la barriĂšre de l'image sociale» entre les deux amants et le miroir comme antre du dĂ©sir et de la confusion. La premiĂšre rencontre entre Edward et Kim se joue d'ailleurs Ă travers un effet de miroir Kim se regarde dans la glace de sa chambre et dĂ©couvre avec horreur la prĂ©sence d'Edward dans son propre lit. Mais le regard le plus marquant est sans nul doute celui pĂ©trifiĂ© de l'inventeur d'Edward lorsqu'il succombe Ă une attaque cardiaque. Ses yeux dĂ©notent l'Ă©pouvante, soit par la conscience de sa mort soit par la conscience soudaine d'avoir créé un ĂȘtre inachevĂ©, Edward. Ce plan d'une redoutable beautĂ© hypnotise littĂ©ralement le spectateur et rappelle une des images du gĂ©nĂ©rique d'ouverture, le mouvement en spirale sur les yeux clos de l'inventeur. La morale du conte est claire Peg, sa famille et, surtout, Edward sont inadaptĂ©s Ă cet univers de personnages rĂ©duits Ă des obsessions Ă©goĂŻstes qui leur tiennent lieu de raisons de vivre et d'aimer. Edward, dans son refuge - le chĂąteau qu'il n'aurait jamais dĂ» quitter -, s'affaire dĂ©sormais Ă ce pour quoi il est fait crĂ©er la neige et sculpter la glace. Bref, vivre dans la blancheur d'une puretĂ© assortie Ă son Ăąme, loin des couleurs trompeuses d'un univers humain factice, mensonger, indiffĂ©rent et cruel. Une fois de plus, la diffĂ©rence suscite le rejet et l'intolĂ©rance. Une fois de plus, la beautĂ© cachĂ©e est ignorĂ©e. Une fois de plus, l'artiste et l'enfant -ces deux incompris- est rejetĂ© par la sociĂ©tĂ© de son temps. On n'est pas trĂšs loin des thĂšmes de Ed Wood. Il n'est que de souligner par ailleurs le contraste voulu entre les deux cadres du film l'un, le manoir romantique par son abandon, sa solitude et le fouillis de sa vĂ©gĂ©tation, symbolise tout l'imaginaire de l'enfance, quand l'autre, l'ensemble rĂ©sidentiel aux couleurs gaies, aux rues rectilignes et aux jardins parfaitement entretenus, reprĂ©sente le lieu de la vie sociale, de l'Ăąge adulte utilitaire et rationnel. Le chemin qu'effectue d'abord Edward du premier au second montre assez que l'enfant doit quitter ses rĂȘves et se frotter Ă la vie sociale. Mais son retour final au cadre initial du chĂąteau sonne l'Ă©chec de la tentative plutĂŽt que de se compromettre, il convient de chercher en soi ce qui est le plus authentique. La fin du film peut ĂȘtre perçue comme la vĂ©ritable consĂ©cration d'un Edward devenu une lĂ©gende Ă©ternelle qui survivra Ă ceux qui l'ont exclu la crĂ©ation artistique n'a jamais cessĂ© d'impressionner durablement l'histoire des hommes et la postĂ©ritĂ© de l'artiste lui confĂšre une immortalitĂ© qui survit au quotidien superficiel et Ă©phĂ©mĂšre. On notera in fine que le charme et la poĂ©sie de ce conte sont associĂ©s Ă une fantaisie et un humour toujours bien venus cette banlieue rĂ©sidentielle, si simplement avenante Ă l'entame du film, devient, tout aussi naturellement, cet enfer final. Un Enfer qu'un Dante moderne placerait sans doute dans l'un de ses neuf cercles ! Distribution[] Johnny Depp Edward Winona Ryder Kim Boggs Dianne Wiest Peg Boggs Anthony Michael Hall Jim Kathy Baker Joyce Monroe Robert Oliveri Kevin Boggs Conchata Ferrell Helen Dick Anthony Williams Officer Allen O-Lan Jones Esmeralda Vincent Price L'inventeur d'Edward Alan Arkin Bill Boggs Susan Blommaert Tinka Linda Perry Cissi Caroline Aaron Marge Steven Brill le plongeur Fiche technique[] Titre Edward aux mains d'argent Titre original Edward Scissorhands RĂ©alisateur Tim Burton. ScĂ©nario Caroline Thompson et Tim Burton. Photographie Stefan Czapsky Musique Danny Elfman Effets spĂ©ciaux Stan Winston Costumes Colleen Atwood Producteurs Denise Di Novi et Tim Burton. Pays Ătats-Unis DurĂ©e 105 minutes / 1h45 Dates de sortie 14 dĂ©cembre 1990 Ătats-Unis, 10 avril 1991 France Retrouvez tous les dĂ©tails techniques sur la fiche IMDB9253 1 2-7066 1
Edward aux mains dâargent, rĂ©alisĂ© par Tim Burton en 1990 et mettant en vedette les trĂšs jeunes Johnny Depp et Winona Ryder, est, pour beaucoup, le chef-dâĆuvre de ce rĂ©alisateur. Il possĂšde excellente une bande originale, composĂ©e par Danny Elfman, qui depuis fait office de rĂ©fĂ©rence en la du film Edward aux mains dâargent attire lâattention dĂšs le gĂ©nĂ©rique avec des objets qui rappellent dâautres Ćuvres de lâauteur, comme Nightmare before Christmas 1993. Les premiĂšres images du film montrent un vieux manoir poussiĂ©reux mais aussi magique, nous avertissant par la mĂȘme que nous pĂ©nĂ©trons dans âlâUnivers de Tim Burtonâ.Sous forme de conte, de fable presque, mĂȘlant fantaisie et vie quotidienne, Burton prĂ©sente un film rempli dâĂ©motions et de sentiments. Il donne vie Ă une histoire dans laquelle deux messages se dĂ©tachent lâimportance dâaccepter les diffĂ©rences et de laisser de cĂŽtĂ© les prĂ©jugĂ©s .Edward aux mains dâargent est une histoire trĂšs personnelle, hautement autobiographique, bien quâelle soit prĂ©sentĂ©e de maniĂšre fantaisiste. Burton lui-mĂȘme a souvent parlĂ© des problĂšmes rencontrĂ©s dans son enfance ; en effet, il sâest toujours dĂ©fini comme solitaire, et mĂȘme âbizarreâ. MĂȘme son ex-Ă©pouse, Helena Bonham Carter, a reconnu en lui certaines caractĂ©ristiques du syndrome dâ aux mains dâargent, une histoire pleine de contrastesBurton prĂ©sente le film comme lâhistoire quâune vieille femme raconte Ă sa petiteâfille et, Ă partir de lĂ , nous entrons dans le fantasque. Tout commence dans un quartier colorĂ© rempli de jardins et de maisons individuelles. Nous nây trouvons aucune voiture, ni porte, ni vĂȘtement qui soit de couleur noire. Parmi toutes ces couleurs, se dresse, au fond et au sommet dâune colline, un vieux manoir, pratiquement en ruines ; gris et noir, dont lâaspect rappelle beaucoup le cinĂ©ma expressionniste premier personnage que nous connaissons est Peg, mĂšre de deux enfants, qui travaille pour lâentreprise de cosmĂ©tiques Avon. Dans une tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e pour vendre ses produits, Peg dĂ©cide dâentrer dans le mystĂ©rieux manoir. Ă son arrivĂ©e, elle rencontre des arbres Ă©tranges qui ont Ă©tĂ© sculptĂ©s en imitant des formes animales et manoir, qui semblait si sombre de loin, dispose dâun magnifique et colorĂ© jardin totalement inattendu, lequel fait office de prĂ©alable Ă lâextraordinaire monde intĂ©rieur de celui qui y rĂ©side. La musique joue un rĂŽle fondamental lorsque Peg entre dans le sâattendait assurĂ©ment Ă rencontrer quelque chose dâeffrayant, de bizarre ; cependant, elle se retrouve dans un environnement magique et merveilleux, avec des sculptures pleines de sensibilitĂ©. Le manoir est complĂštement nĂ©gligĂ© Ă lâintĂ©rieur, rempli de poussiĂšre et de toiles dâaraignĂ©es ; certaines coupures de presse collĂ©es sur un mur sont mises en Ă©vidence, coupures sur lesquelles nous pouvons lire des titres comme âenfant nĂ© sans yeux lit avec ses mainsâ. Peu de temps aprĂšs, nous rencontrons Edward, lâĂ©trange rĂ©sidant, qui possĂšde une particularitĂ© inattendue dans la mesure oĂč, Ă la place des mains, il possĂšde des contact avec le monde et les relations socialesDĂšs le dĂ©but, Edward prĂ©sente une innocence extrĂȘme. Il le fait lorsquâil se rĂ©fĂšre Ă son pĂšre en disant quâil âne sâest pas rĂ©veillĂ©â, faisant ainsi clairement allusion Ă son ignorance du monde, de la vie et de la mort. Peg, fascinĂ©e par les cicatrices causĂ©es par les ciseaux, dĂ©cide dâessayer sur lui ses produits cosmĂ©tiques et lâinvite chez partir de ce moment, nous observerons toutes les difficultĂ©s dâEdward pour vivre en sociĂ©tĂ©, pour distinguer le bien du mal, le profond rejet dont il fait lâobjet initialement de la part des voisins, et leur fascination lorsquâils dĂ©couvrent quâils peuvent tirer profit de ses compĂ©tences en tant que jardinier et coiffeur. Les voisines reprĂ©sentent le cĂŽtĂ© malsain de lâĂȘtre humain, mettant en scĂšne une pensĂ©e collective, et sont le fidĂšle reflet de la façon dont cette idĂ©e change en fonction des circonstances, de sorte que leur opinion sur Edward nâest en rien personnelle, mais nous montre combien il est difficile dâĂȘtre acceptĂ© lorsque nous sommes diffĂ©rents des autres. Edward Ă©veille de la curiositĂ© chez certains, de la peur chez dâautres. Nous pouvons observer comment les voisines se dĂ©dient Ă commenter tout ce qui se passe dans le quartier, Ă rĂ©pandre des rumeurs, Ă critiquer Peg et son Ă©trange sâintĂšgre trĂšs bien dans la famille de Peg, Ă©tablissant une trĂšs bonne relation avec son jeune fils et son mari. Cependant, lorsquâil rencontre Kim, leur fille adolescente, certains sentiments se rĂ©veillent chez Edward, mais il nâest pas en mesure de les exprimer. La relation avec Kim est difficile au dĂ©but Ă cause des prĂ©jugĂ©s de cette derniĂšre, mais avec le temps, elle verra en Edward la personne quâil est rĂ©ellement et le grand cĆur quâil possĂšde.â-Kim enlace-moi. -Edward Je ne peux pasâEdward commence Ă susciter lâadmiration chez les voisins pour ses qualitĂ©s de coiffeur et de jardinier, sa popularitĂ© augmente, Ă tel point quâil lui est proposĂ© de crĂ©er un salon de beautĂ©. Edward et Peg assistent en tant quâinvitĂ©s Ă une Ă©mission de tĂ©lĂ©vision oĂč ils expliquent le cas dâEdward, et le public fait des commentaires et posent des questions. Il est curieux de constater Ă ce moment que lorsque le diffĂ©rent devient une attraction, il engendre de la fascination. Edward nâest pas diffĂ©rent, il est spĂ©cial.â-Public Mais si vous aviez des mains, vous seriez comme nâimporte quelle autre personne. -Edward Oui, je suppose. -PrĂ©sentateur Il aimerait sĂ»rement. -Public Alors personne ne penserait que vous ĂȘtes spĂ©cial, vous ne passeriez pas Ă la tĂ©lĂ©vision ni ne seriez populaire. -Peg Quoi quâil arrive, Edward sera toujours spĂ©cialâCe qui est âdiffĂ©rentâ effraieLes conflits rĂ©apparaissent lorsque Edward accepte dâaider Kim et son petit ami Ă commettre un acte dĂ©lictueux Ă partir de cet instant nous revenons la nĂ©gation de ce qui est diffĂ©rent. La sociĂ©tĂ© commence Ă le percevoir comme un monstre, comme quelquâun qui doit ĂȘtre Ă©liminĂ© car dangereux. Les voisines qui admiraient tant son talent ont dĂ©sormais peur, inventent des histoires et veulent le voir Burton procĂšde Ă un petit clin dâĆil quâil convient de souligner. Il sâagit dâune scĂšne oĂč Edward est poursuivi par le voisinage, il est seul, tout le monde veut le voir mort ⊠Mais un chien sâassoit Ă cĂŽtĂ© de lui, Edward lui coupe alors sa frange afin que lâanimal puisse mieux voir et ce dernier lui montre sa reconnaissance. Ce petit instant est vraiment magique. Burton nous montre ici comment les prĂ©jugĂ©s sont quelque chose dâinconnu des animaux, lesquels peuvent parfois se montrer plus comprĂ©hensifs que de nombreuses prĂ©sente un personnage dĂ©pourvu de mĂ©chancetĂ©, avec des problĂšmes sociaux eu Ă©gard au fait dâavoir vĂ©cu trop longtemps isolĂ© Ă cause de sa condition particuliĂšre. Rares sont ceux qui voient en Edward un homme bon et innocent. Le manoir est un reflet de cette personnalitĂ©, avec de grandes, imposantes et sombres grilles qui servent de bouclier afin de protĂ©ger ce jardin magique plein de a beaucoup entendu parler de Burton et de son Ă©ventuel syndrome dâAsperger, et il est difficile de savoir avec certitude quelle a Ă©tĂ© lâenfance et la vie du rĂ©alisateur. Nous pouvons toutefois apprĂ©cier certaines caractĂ©ristiques de ce syndrome dans le personnage dâEdward, telles que sa maladresse avec ses mains, ses problĂšmes dâadaptation et son profond monde intĂ©rieur. Indubitablement, Edward aux mains dâargent nous offre une merveilleuse leçon dâacceptation, nous enseigne Ă ne pas avoir peur des autres sensibilitĂ©s et Ă regarder davantage au fond des personnes.âParfois, je danse encore sous la neige.â -Kim dans Edward aux mains dâargentâ
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